Fin de vie : la prescription de sédatifs profonds bientôt autorisée aux généralistes ?

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Par Perrine de Robien Modifié le 10 février 2020 à 15h23
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Ce lundi 10 février 2020, la Haute Autorité de Santé publie une recommandation de bonne pratique explicitant les modalités de l’utilisation des sédatifs destinés aux personnes en fin de vie. Objectif, permettre aux professionnels, notamment aux généralistes pour qui cela n'est pas autorisé, d'accompagner les personnes en fin de vie. Un dispositif qui, pour éviter les dérives, nécessitera d'être très encadré.

Comment « prendre en charge ces patients dans les conditions les plus humaines et les moins douloureuses possibles » ?

« Tous les médecins sont confrontés à l’accompagnement des patients en fin de vie, dont beaucoup demandent à rester chez eux. Dans le contexte de mise en œuvre de la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 créant un droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès, la HAS s’est mobilisée au travers de différents travaux pour aider les professionnels de santé à prendre en charge ces patients dans les conditions les plus humaines et les moins douloureuses possibles » nous apprend un communiqué publié ce lundi 10 février 2020.

La Haute Autorité de Santé (HAS) appelle par conséquent les pouvoirs publics à faire évoluer le réglementation des médicaments. En effet, aujourd’hui, les médicaments permettant de sédater les patients en soins palliatifs ne sont disponibles qu’à l’hôpital. Un médecin généraliste qui les prescrit à une personne en fin de vie risque d’être mis en examen et de ne plus pouvoir exercer.

Une décision collégiale pour la mise en place d'une sédation profonde

Publiée ce jour, la recommandation de bonne pratique explicitant les modalités de l’utilisation de ces médicaments a pour objectif de permettre aux professionnels d’accompagner les patients en fin de vie, y compris à domicile. La HAS rappelle notamment que « conformément à la réglementation, la mise en place d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès doit impérativement reposer sur une décision collégiale, quel que soit le lieu pris en charge ».

Une annonce qui, pour certains, soulève une question éthique : à partir de quand cet accompagnement des personnes en fin de vie devient-il de l’euthanasie ? C’est désormais à Agnès Buzyn qu’il revient de trancher sur ce sujet qui déchaîne bien souvent les passions.

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Journaliste spécialisée dans la santé et l'économie.

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