Le prix élevé du pétrole en Bourse et donc des carburants est, certes, lié à la reprise de l’économie post-Covid-19 et à la guerre en Ukraine ayant créé des tensions internationales, mais aussi lié à une volonté unilatérale de l’OPEP+, le Cartel du Pétrole. Ce dernier a d’ailleurs décidé de réduire la production, jugeant que le prix du brut pourrait trop chuter…
L’OPEP+ retire 100.000 barils de pétrole par jour du marché
Lors de la réunion de l’OPEP+, soit les pays de l’OPEP et les dix pays alliés de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, qui s’est tenue le 5 septembre 2022, une décision a été prise : une réduction de la production de brut. Elle interviendra dès octobre 2022 et n’est autre que la première réduction depuis plus d’un an et, surtout, depuis les réductions drastiques liées aux confinements et à la crise sanitaire.
La production journalière de pétrole brut chutera ainsi de 100.000 barils par jour, retombant aux niveaux d’août 2022. Un virage à 180 degrés pour l’OPEP+ qui, au contraire, s’était engagée à augmenter la production régulièrement afin de retrouver les niveaux de production précédant la crise sanitaire, soit les niveaux de 2019.
Garder des prix élevés pour gagner de l’argent
L’objectif de l’OPEP+ est relativement simple : éviter que le prix du baril de pétrole ne chute trop, alors que les craintes sur la croissance économique mondiale font craindre une baisse de la demande. Or, le prix du baril est actuellement proche des 95 dollars pour le Brent, soit entre 20 et 30 dollars de plus que durant l’année 2019. Le Cartel de l'Or noir ne semble pas vouloir se priver de cette manne financière.
Sans surprise, les États-Unis ont fortement critiqué la décision prise par l’Arabie Saoudite et ses alliés : « l'offre d'énergie doit correspondre à la demande pour soutenir la croissance économique et réduire les prix pour les consommateurs américains et à travers le monde », a réagi la Maison Blanche dans un communiqué de presse.
En Bourse, néanmoins, l’annonce de l’OPEP n’a pas créé de panique : malgré une hausse d’un peu plus d'un dollar le baril durant la séance du 5 septembre 2022, le prix est retombé d’autant dans la nuit. Le baril de Brent s’échangeait, à 7 heures du matin le 6 septembre 2022, à 95,06 dollars, contre 88,67 dollars pour le pétrole américain, le WTI.