Exclusif : l’intégralité du rapport de la « mission Très Haut Débit » disponible sur Economiematin.fr.
A l'origine de la Mission THD, on retrouve trois ministres : Cécile Duflot (Egalité des territoires), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Fleur Pellerin (Economie numérique). Comme le précédent gouvernement qui avait déjà beaucoup travaillé sur le sujet – François Fillon avait lancé dès 2010 un programme national de déploiement – l’actuel considère comme sienne la cause du déploiement de la fibre optique en France.
Cette mission est censée dessiner un « schéma complet de déploiement du très haut débit sur le territoire » fin février comme le rappelait hier laTribune.fr. Mais contrairement à ce que l'on pouvait lire ces derniers jours ici ou là, le rapport est en fait déjà terminé, et en est déjà au stade des validations politiques. Quelques rares connaisseurs du sujet ont pu y accéder, dont notre rédaction et nos confrères de lafibreoptique.com, d’ailleurs très critique dans leur analyse technique du sujet.
Ce rapport est en effet très attendu par le secteur. Il y a urgence à établir un plan de déploiement du THD en France, très en retard sur ses voisins. C’est un enjeu incontournable pour le développement économique de certaines zones isolées, tout autant pour les zones urbaines denses où les besoins en débit sont quasi exponentiels, en particulier à cause des flux vidéos. L'arrivée de la télévision connectée ne fera qu'amplifier les choses, les écrans au sens large consommant de plus en plus de contenus à la demande, par opposition aux contenus de flux.
Le rapport de la mission THD recommande donc d’accélérer le déploiement de la fibre optique sur l’ensemble du territoire national. Deux technologies sont déployées séparément : le FFLa et le FTTH. Aujourd’hui, plus de 8 millions de foyers sont éligibles au FTTLa et un peu plus de 2 millions de foyers sont éligibles au FTTH. On retrouve derrière ces deux technologies le leader français de la fibre optique, Numéricable pour le FTTLa (qui loue son réseau à Bouygues Télécom, qui vend donc également du FTTLa dans ses offres THD), et l’opérateur historique Orange pour le FTTH.
Toujours d’après nos confrères de lafibreoptique.com, les auteurs du rapport semblent toutefois se focaliser sur l’offre FFTH (fiber to the home) sans considérer le réseau existant en FTTLa (fiber to the last amplifier), excluant de la considération politique sur le Très Haut Débit les foyers déjà reliés en FFTLa et les opérateurs qui vendent à leurs clients ce type de raccordement.
De là à accuser Orange, l'opérateur historique, dont nombre des cadres encore en poste ont conservé la nostalgie du monopole, d’être aux manettes, il n'y a qu'un pas...
Ce rapport est en théorie définitif, mais des parties peuvent encore disparaître ou être modifiées sous la pression du politique, pour des raisons... politiques.
Pour consulter le rapport, cliquez ci-dessous sur le lien de téléchargement.