Que retenir de la séquence diplomatique d’Emmanuel Macron ?

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Par Eric Verhaeghe Modifié le 23 août 2019 à 9h43
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À l’approche du G7 et du Brexit, Emmanuel Macron consacre sa semaine à la diplomatie. Les rendez-vous se succèdent un peu partout, que ce soit à Brégançon à Paris ou à Chantilly. Voici un point de situation des sur les rendez-vous de la semaine.

Il était impossible lundi d’échapper à la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine à Brégançon. Largement relayée par les médias, la sortie de Poutine sur la répression policière en France a largement occulté le contenu des discussions.

Séquence diplomatique sur l’Ukraine

La rencontre abondamment commentée entre Macron et Poutine n’a pas apporté d’évolution majeure dans les dossiers. On notera toutefois que les deux chefs d’État ont convenu d’organiser un sommet sur le format « Normandie », c’est-à-dire intégrant l’Allemagne et l’Ukraine, sur l’avenir de l’Ukraine. Une évolution de la Russie sur ce point permettrait de réviser les sanctions prises après l’annexion de la Crimée (que la France et l’Allemagne finiront vraisemblablement par reconnaître), et préparerait sans doute un retour de la Russie dans le G7.

Séquence diplomatique sur le Brexit

Ce jeudi, Emmanuel Macron a reçu Boris Johnson, le nouveau Premier Ministre britannique, à l’Élysée, après la rencontre de celui-ci avec Angela Merkel en Allemagne. Boris Johnson tente d’obtenir la négociation d’un nouveau traité avant le 31 octobre, sans quoi il menace de sortir sans accord et dans les pires conditions. L’Allemagne propose une ligne plutôt ouverte sur la question, alors qu’Emmanuel Macron tient une ligne dure.

Selon toute vraisemblance, la France devrait accepter une renégociation des mécanismes du « backstop », qui imposent à la Grande-Bretagne de respecter les règles du marché unique jusqu’à la conclusion d’un accord définitif de remplacement, pourvu que l’essentiel de l’accord négocié au printemps ne soit pas remis en cause. On ne renégocierait donc pas l’accord, mais seulement ses méthodes d’application.

Blocage avec les ONG au G7

Parallèlement, l’Élysée peine à trouver la bonne distance, dans sa diplomatie climatique, avec les ONG qui mènent un contre-G7. En particulier, le débat a tourné sur l’accès de ces ONG au « media center ». Devant les menaces de boycott du Réseau Action Climat, l’Élysée a fini par donner l’accès à ce centre aux ONG. Mais le sommet devrait se dérouler dans un climat de méfiance.

Rapprochement avec la Grèce des néo-conservateurs

Après la victoire de la droite en Grèce, le Premier Ministre grec Mitsotakis a rencontré Emmanuel Macron ce jeudi. Cette réunion a permis aux deux pays de faire le point des dossiers communs. Mitsotakis en a profité pour annoncer une baisse de l’impôt sur les sociétés dans son pays et pour inviter les entreprises françaises à investir en Grèce.

Rapprochement habile avec l’Inde

De façon clairvoyante, Emmanuel Macron a invité le premier ministre indien Narendra Modi à une rencontre bilatérale à Chantilly et à participer ensuite au G7. Rappelons que l’Inde est acheteuse de Rafale. Macron joue finement en intronisant l’Inde au sein du G7, pour participer à différents groupes de travail (dont un groupe sur le numérique).

Reste que le déroulement du G7 sera essentiel pour l’image de la France.

Article écrit par Eric Verhaeghe sur son blog

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Né en 1968, énarque, Eric Verhaeghe est le fondateur du cabinet d'innovation sociale Parménide. Il tient le blog "Jusqu'ici, tout va bien..." Il est de plus fondateur de Tripalio, le premier site en ligne d'information sociale. Il est également  l'auteur d'ouvrages dont " Jusqu'ici tout va bien ". Il a récemment publié: " Faut-il quitter la France ? "

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