Theresa May, la Première ministre britannique, pourrait activer dans les prochains jours l'article 50 du traité de Lisbonne, synonyme de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Le fameux Brexit n'en sera cependant qu'à ses débuts, car il s'ensuivra une période de négociations avec Bruxelles qui durera deux ans.
Avant tout, la chambre des communes doit voter en deuxième lecture le texte qui autorisera le gouvernement britannique à lancer le Brexit. Mais ensuite, le pays pourra sauter dans l'inconnu. Force est toutefois de constater que le pays est en bonne position pour négocier avec Bruxelles : l'économie britannique tourne à plein régime malgré les incertitudes qui pèsent sur le pays depuis le résultat du référendum en juin dernier.
Une économie au sommet
La croissance affichée par le pays l'an dernier ferait bien des envieux de ce côté du channel : +2%, alors que les prévisions du gouvernement étaient bien plus pessimistes (1,4%). Et il est possible que la progression du PIB soit du même ordre pour 2017, même si les autorités, prudentes, prévoient une croissance de 1,6%. Le chômage est à son niveau le plus bas depuis l'été 2015, à 4,8%. L'apocalypse économique annoncée par les partisans du « remain » ne s'est donc pas produite. Du moins, pas encore.
L'inflation et les investissements clignotent à l'orange
Car le gouvernement conservateur surveille de près des indicateurs qui clignotent à l'orange. C'est le cas pour l'inflation, qui a progressé de 1,6% en 2016. Une hausse des prix provoquée, entre autres, par le reflux de la livre sterling qui enchérit les produits importés. Or, la consommation des ménages est un pilier de l'économie britannique. Les investissements des entreprises, en baisse de 1,5% l'an dernier, commencent à inquiéter également. Mais pour le moment, le Royaume-Uni continue de jouer le rôle d'homme fort de l'Europe.