Le Mediator est-il en train de faire « Pschitt » ?

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 3 octobre 2012 à 6h53

Le scandale du Mediator, du nom de ce médicament anti-diabétique prescrit pendant des décennies comme coupe-faim à des centaines de milliers de patients, et accusé d'avoir provoqué des pathologiques cardiaques sur plusieurs milliers d'entre eux, provoquant la mort de 500 à 1000 personnes, est-il en train de se dégonfler ? Le quotidien le Parisien-Aujourd'hui en France révèle en effet ce matin que plus de 85 % des dossiers d'indemnisation présentés à l'ONIAM, (Office National d'Indemnisation des Accidents Médicaux) ont été rejetés.

L'ONIAM est un organisme d'Etat, composé d'experts médicaux indépendants, chargés de se prononcer sur la réalité du préjudice subit par les patients qui déposent un recours indemnitaire. Or, sur les 831 dossiers étudiés à ce jour révèle Le Parisien, seuls 112 ont été jugés recevables, les autres ont été rejetés. Et pour les dossiers retenus, l'incapacité évaluée oscille entre 5 et 10 % alors que l'ONIAM n'intervient normalement que sur des dossiers portant sur une incapacité d'au moins 25 %. Le directeur de l'ONIAM, Eric Rance, a déclaré au Parisien que "la situation est plus compliquée que prévu". Lucy Vincent, porte parole de Servier, a affirmé ce matin sur BFM TV que ce faible nombre de dossiers retenus atteste que les effets secondaires du Mediator étaient rares, et provoquaient des "troubles peu importants dans la majorité des cas".

Le fait que l'ONIAM rejette plus de 8 dossiers de recours indemnitaire sur 10 expliquerait également pourquoi le Mediator a pu être donné pendant si longtemps à des dizaines de milliers de patients sans que le corps médical ne détecte d'effets secondaires notoires. D'autant plus facilement que les patients traités avec le Médiator souffraient par ailleurs bien souvent d'autres troubles pouvant eux aussi induire des pathologies cardiaques. C'est aussi sur ce point que l'ONIAM a du trier les dossiers, estimant que l'on ne pouvait pas attribuer au seul Médiator les maux des patients demandant à être indemnisés.

L'affaire avait été lancée en 2010 par la parution d'un livre brûlot, signé du médecin Irène Frachon "Mediator 150 mg, combien de morts", qui envisageait que 500 à 1000 personnes, traitées avec du Mediator pour leur surpoids, avaient succombés à des pathologies cardiaques induites par la molécule.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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