OPINION
D'ici dimanche, Asia Bibi condamnée à mort pour blasphème par la République islamique pakistanaise, sera pendue pour sa foi chrétienne. Alors que des millions de voix se sont élevées dans le Monde en sa faveur et contre les atrocités qu'engendre la loi sur le blasphème , qu’a fait notre gouvernement ?
Cette mère de quatre enfants – un fils et trois filles, dont une handicapée mentale – est devenue, à son corps défendant, le symbole des victimes de l'application de la charia, loi islamique. Asia Bibi catholique qui avait osé boire l'eau d'un puits «réservé aux musulmans», a été accusée de blasphème le 14 juin 2009 par quelques villageoises malveillantes, emprisonnée puis condamnée à mort le 8 novembre 2010 par le tribunal islamique. Son appel a été rejeté le 16 octobre dernier par la cour suprême pakistanaise sous la pression des islamistes et d’une population haineuse et fanatisée.
Comment la France, patrie des Droits de l‘Homme, Fille Aînée de l’Église peut-elle se rendre complice silencieuse face à ces abominations islamiques et défaitiste au point de seulement se déclarer «préoccupée» ?
Faisant suite à la confirmation de la sentence par la haute cour de Lahore, le 17 octobre "la France renouvelle sa profonde préoccupation quant au sort de Mme Asia Bibi, Pakistanaise condamnée à mort dans son pays pour "délit de blasphème" le 8 novembre 2010 et dont la peine a été confirmée en appel." Comme on peut le lire sur le site du ministère des affaires étrangères. Notre pays est-il depuis deux ans et demi, devenu si insignifiant sur l'échiquier international qu'il ne puisse intervenir efficacement ?
A quoi sert d’avoir une ambassade de France au Pakistan si notre diplomatie reste sinon indifférente, incapable de sauver Asia Bibi et sa famille persécutée ?
Ambassadrice de France à Islamabad depuis le 31 juillet 2014, Martine Dorance qui parlant de la Malaisie y «retrouve évidemment avec bonheur l’extraordinaire richesse culturelle et ethnique qui est un atout fort de ce pays» est-elle aussi béate d'admiration au Pakistan ?
En effet , l’héritage national et culturel de la Malaisie, parlons-en ! Être Malais signifie être musulman et vice versa. Le soutien des droits de l'homme a ses limites car, selon le premier ministre Najib Razak, ces droits doivent rester «dans le cadre instauré par l'islam». Si de nouveaux chrétiens sont découverts, ils sont envoyés et détenus en centre de rééducation jusqu'à ce qu'ils acceptent de se reconvertir. De nombreux chrétiens d'origine musulmane doivent donc quitter leur famille et leur communauté; certains ont même dû quitter le pays expliquent en détail les ONG de Portes Ouvertes.
Comment la France peut-elle seulement entretenir des relations «amicales» avec un gouvernement qui laisse la justice aux mains de musulmans fanatiques et criminels ?
Il y a deux ans le 10 octobre 2012 , François Hollande recevait M. Asif Ali Zardari, Président de la République islamique du Pakistan à l’Elysée. Voici un extrait du communiqué officiel :
«François Hollande a indiqué son souhait de consolider la dynamique des relations bilatérales entre nos deux pays et a rappelé qu’un Pakistan démocratique, tolérant et ouvert sur l’extérieur pourra toujours compter sur l’amitié de la France. Ils ont évoqué l’aide au développement que la France apporte au Pakistan, en particulier dans les secteurs de l’eau et de l’énergie, mais aussi en matière d’éducation, et l’avenir de la coopération économique entre nos deux pays. (…) Ils ont enfin évoqué la nécessité de renforcer la lutte contre le terrorisme, qui constitue une menace pour le Pakistan, ses voisins et le reste de la communauté internationale. Ils ont convenu de la nécessité de renforcer la coopération entre la France et le Pakistan dans ce domaine.»
Si l’ « amitié » de la France de Hollande n’engage que lui, il semble que nous disposions de moyens de pression :
Sur le plan économique, sans surprise, le Pakistan a bien plus à attendre de la France dont la balance commerciale avec ce pays affiche un déficit de 213 milliards d’euros alors que le seuil des échanges commerciaux entre la France et le Pakistan frôlait le milliard d’euros en 2013. Nous y exportons principalement des produits pétroliers et pharmaceutiques. Nos importations sont composées aux ¾ de produits textiles. Une quarantaine d’implantations françaises étaient recensées au Pakistan fin 2013 employant environ 4000 personnes, précise le ministère des finances et des comptes publics.
Des financements divers dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’éducation. Je relève par exemple que depuis 2012, la France offre un programme de bourses universitaires d’excellence à l’attention d’étudiants pakistanais défavorisés et méritants. (Dans le même temps, le gouvernement supprime les internats d’excellence destinés à un public identique en France ! Cherchez l’erreur.) Après un premier octroi de 90 bourses à de jeunes talents afin qu’ils puissent effectuer leurs études dans les meilleures universités pakistanaises, 200 étudiants supplémentaires ont bénéficié de ce programme en 2013.
Concernant le terrorisme, sérieusement comment est-il possible comme le prétend François Hollande de «renforcer la coopération de la France» avec un Etat qui terrorise en autorisant ses tribunaux islamiques à assassiner arbitrairement au nom d’Allah, chaque année plus d’un millier de chrétiens mais aussi des musulmans jugés pas assez musulmans ?
Il faut faire sortir de toute urgence Asia Bibi du Pakistan, elle et toute sa famille ! Dans le passé, les rares personnes qui ont été acquittées après une condamnation pour blasphème ont en effet été assassinées peu après. Début novembre, également accusés de blasphème, un couple de chrétiens a été mis à mort par la foule musulmane sous le regard des policiers impuissants dans l’est du pays, dernier épisode médiatisé d’une vague de violence sans précédent contre les chrétiens au Pakistan.
Si vous échouez Monsieur Fabius, c’est la diplomatie Française qui meurt avec Asia Bibi !
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