La question "quel est le prix qu'est prêt à payer Uber pour ne pas devoir embaucher ses conducteurs" vient de trouver une réponse. Dans les affaires qui opposent la start-up à la valorisation milliardaire à ses conducteurs, actuellement considérés comme travailleurs indépendants, le groupe de Travis Kalanick a proposé un accord à l'amiable.
Le risque de devoir embaucher les conducteurs
Uber allait aux devants d'une crise majeure : ses conducteurs américains, notamment en Californie et au Massachussetts, avaient décidé de l'attaquer en justice. Ils réclamaient d'être embauchés en tant que simples salariés afin de profiter de tous les avantages que ce statut comporte : salaire minimum, congés, couverture sociale...
Pour le groupe fondé par Travis Kalanick, c'était un problème : embaucher les conducteurs revenait à remettre en cause l'intégralité de son business model. Uber peut en effet proposer des tarifs moins chers grâce au statut d'indépendant de ses conducteurs qui réduit fortement les coûts de l'entreprise. Si Uber avait été contraint de les embaucher, le groupe n'aurait pas survécu.
D'autant plus que, malgré ses 62 milliards de dollars de valorisation, Uber ne gagne toujours pas d'argent : l'entreprise a perdu 987 millions de dollars entre janvier et juin 2015 selon les chiffres publiés en janvier 2016. Uber continue de survivre sur l'argent collecté lors de ses levées de fonds, mais n'engrange aucun bénéfice.
100 millions de dollars pour clore l'affaire à l'amiable
Dans un post sur le blog officiel de l'entreprise, le 21 avril 2016, Uber annonce avoir trouvé un accord avec les plaignants. Il va débourser 100 millions de dollars pour ne pas devoir embaucher ses conducteurs qui continueront à être des indépendants.
84 millions de dollars seront versés immédiatement par l'entreprise aux plaignants et 16 millions de dollars supplémentaires seront versés sous condition : si Uber entre en Bourse et que la valorisation dépasse un certain montant, alors les plaignants toucheront cette somme supplémentaire.
Uber, en déboursant ces 100 millions, évite un procès prévu pour juin 2016.