François Hollande aux États-Unis pour y vendre la France… Et lui-même

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Par Laure De Charette Modifié le 10 février 2014 à 1h23

On ironisait, à l'époque, sur Sarkozy l'Américain pour sa fascination pour la culture d'outre-Atlantique. Mais en réalité, il n'a jamais été recu dans le Bureau Ovale dans le cadre d une visite d'Etat, ni par George Bush ni par Barack Obama.

Le tapis rouge à la Maison Blanche, une première pour un président français depuis 1996

Or c'est à cet honneur que François Hollande, et à travers lui la France, a droit : le voilà qui part pour trois jours aux Etats-Unis (cela faisait dix-huit ans, depuis Jacques Chirac en 1996 précisément, qu'aucun président français n'avait été invité à la Maison Blanche en visite d'Etat, bien plus important qu'une simple visite officielle). Objectif : vendre le made in France... et son président. Bref, partir pour mieux revenir ? The Economist, magazine (britannique) devenu expert en matière de french-bashing- parle d'une visite "qui donne une chance au président d'améliorer l'image de son pays" et la néccessité pour lui "de montrer aux Américains que la France ne fait pas partie du passé''. Challenge accepted !

"Je soupçonne le Président Hollande de vouloir une visite avec les honneurs (''a high-profile visit'') qui le montre comme l'homme le plus puissant du monde, parce qu'il est au plus bas dans les sondages en France, dans tous les sondages, et ce depuis la création des sondages", ironise dans USA Today un professeur de relations internationales de l'Université de Boston.

Sur la scène internationale, "le président s'est forgé l'image d'un grand dirigeant. La détermination avec laquelle il a géré les interventions au Mali et en Centrafrique, et son traitement des dossiers syrien et iranien, ont impressionné aux Etats-Unis'' assure la correspondante des Echos a New-York.

''Mister 75% tax''

Au menu : rencontre avec des patrons de grandes entreprises am"ricaines puis vol sur la côte ouest pour de nouvelles rencontres, cette fois avec des entrepreneurs stars de la Silicon Valley comme les patrons de Google -à qui le fisc francais veut infliger un redressement fiscal d'1 milliard d'euros- Facebook, Twitter, etc.

Un déplacement digne du patron du Medef, ironiseront certainement certains ! Le chef de l'Etat soigne en tout cas son image de président proche des entreprises, ayant semble-t-il (enfin !) compris qu'elles sont le nerf de la guerre.

Le souci, c'est qu'aux Etats-Unis, son revirement soudain ne fait pas oublier qu'il est "celui qui a créé la taxe à 75% sur les millionnaires". Et ca, ca ne passe pas...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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