À Romans-sur-Isère, Framatome a posé, le 29 août, la première pierre d’un centre de fabrication additive métallique unique en Europe, destiné à renforcer les filières du nucléaire et de la défense. Cet investissement de 25 millions d’euros s’inscrit dans une dynamique où le nucléaire s’ouvre progressivement à l’impression 3D, transformant en profondeur les modes de production et de maintenance des composants critiques.
Nucléaire : Framatome parie 25 millions sur l’impression 3D

De la méfiance à l’essor de l’impression 3D dans le nucléaire
Initialement considérée comme émergente, la fabrication additive a mis du temps à être adoptée dans les industries soumises à de fortes contraintes réglementaires, comme le nucléaire. Les exigences de sûreté, la culture d’ingénierie fondée sur des procédés éprouvés et la prudence des autorités de contrôle ont constitué autant de freins à son adoption. Pourtant, selon le communiqué de Framatome du 18 juillet 2025, « la fabrication additive s’impose aujourd’hui comme un levier incontournable pour renforcer la souveraineté et la compétitivité des filières stratégiques françaises ».
Ce virage s’explique par une accumulation de preuves techniques. L’impression 3D en contexte nucléaire a franchi des étapes décisives. Des composants validés ont déjà été installés en exploitation et ont subi des tests de conformité. Des études montrent que les pièces imprimées peuvent atteindre des niveaux de performances mécaniques et dimensionnelles comparables aux méthodes traditionnelles, tout en permettant des géométries complexes. La réalisation de pièces complexes, autrefois coûteuse et chronophage, devient possible en un temps réduit. Comme l’a souligné Jean-Bernard Ville dans le communiqué, « ce nouveau centre illustre l’engagement de Framatome à tirer pleinement parti des technologies innovantes pour améliorer ses performances et celles de ses clients ».
Romans-sur-Isère : un centre unique en Europe pour le nucléaire et l’impression 3D
L’investissement de 25 millions d’euros, confirmé par Primante3D le 1er septembre 2025, illustre la détermination de Framatome à positionner la France à l’avant-garde. Ce centre de fabrication additive, implanté à Romans-sur-Isère, se veut « unique en Europe » pour les secteurs du nucléaire et de la défense selon Le Dauphiné Libéré. La mise en chantier a déjà entraîné la création d’une trentaine d’emplois directs, renforçant l’ancrage économique régional et témoignant de la dimension industrielle du projet.
Cette initiative s’intègre dans un plan global d’extension des capacités du site drômois. Romans-sur-Isère concentre déjà des activités de production et d’assemblage stratégiques. Avec le nouveau centre, Framatome mise sur un transfert progressif de technologies, alliant procédés traditionnels et impression 3D pour produire des composants à haute valeur ajoutée. Cette démarche associe procédés traditionnels et fabrication additive, avec l’objectif affiché par Framatome de renforcer sa maîtrise technologique et de soutenir les besoins croissants des filières nucléaire et défense.
Un levier économique et stratégique pour la filière nucléaire
Au-delà du seul investissement financier, le centre représente une étape symbolique dans la réindustrialisation technologique du nucléaire français. L’impression 3D, qui permet de produire des pièces plus légères, plus résistantes et personnalisées, devient un vecteur de compétitivité. Framatome souligne que le projet vise explicitement à répondre aux besoins croissants des filières nucléaire et défense, dans un contexte où la souveraineté énergétique et la sécurité nationale sont redevenues prioritaires. Ce centre a pour vocation de soutenir la production de composants destinés aux filières nucléaire et défense, conformément aux objectifs annoncés par Framatome.
Traditionnellement, la fabrication de composants nucléaires repose sur des procédés longs et rigoureusement contrôlés. Avec l’ouverture de ce nouveau centre, Framatome entend introduire la fabrication additive dans ses processus, afin d’accroître sa réactivité et de renforcer sa maîtrise technologique.
