Réduire le nucléaire à 50% d’électricité, c’est toujours possible

Comme je l’écrivais sur ce même journal, il y a près de 3 ans, il est toujours possible de garder le parc nucléaire actuel, même en l’augmentant, tout en arrivant aux 50% d’électricité nucléaire avant 2035. Cela devrait plaire à beaucoup de politiques et personnes attachés à l’écologie.

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Par Daniel Moinier Modifié le 21 mars 2023 à 21h45
Parc Nucleaire Convalescent Edf Maintienti Cap
53 EUROSLe coût de production du nucléaire historique est aujourd'hui évalué à 53€/MWh par EDF

 C’est une équation simple. En 2000, le parc nucléaire représentait 70% de la production d’électricité française. François Hollande le 14 avril 2016 avait annoncé un nucléaire à 50% pour 2035, confirmée par Barbara POMPILI, ancienne ministre de la transition écologique et même par François Rugy en 2017 pendant la campagne électorale.

Pour arriver à ces 50%, Il suffit d’augmenter en parallèle le parc des énergies renouvelables.

C’est ce qui se passe depuis que le Président Emmanuel Macron a décidé de changer de cap et inverser la direction prise par François Hollande, même si la fermeture de Fessenheim n’a pas été stoppée. Il faut toutefois se rappeler que Fessenheim était en fin de vie, puis réhabilitée, mais subissait aussi de fortes pressions de demandes de fermeture par les écologistes allemands.

Historique du nucléaire français :

C’est en 1963 que le premier réacteur de 4 MW a vu le jour à Chooz dans le département des Ardennes. Actuellement cette centrale produit 13,67 TWh d’électricité, faible en CO2.

En France, il existe en 2023, 19 parcs nucléaires composés de 58 réacteurs (59 – 1 de Fessenheim).

La répartition de la production a un peu bougé depuis l’augmentation de l’éolien et du photovoltaïque même si depuis quelques années, la « machine commence vraiment à s’emballer ».

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En 2022/2023, le changement de répartition vient en premier de l’hydraulique qui a baissé suite à la diminution de l’eau des barrages due à la sécheresse, puis la baisse du nucléaire suite aux différents travaux de réfection de plusieurs centrales. Et tenant compte de cela, il a été demandé un effort aux français.es pendant l’hiver 2022/23 de réduire le plus possible leur consommation d’électricité pour minorer nos achats étrangers d’énergie.

Schéma de l’évolution des énergies utilisées en France depuis 1980. Le nucléaire est représenté par la plus grosse masse centrale, même si l’on peut constater sa stagnation depuis 2003 et même sa chute depuis 2015.

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Le premier tableau ci-dessous représente toutes les sources de production brute d’énergies depuis 1990, avec un nucléaire en baisse de 8,4% entre 2000 et 2021

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Ci-dessous un 2ème tableau représentant l’évolution des productions nettes d’électricité depuis 2010

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 Il faut rappeler que le nucléaire est :

Une énergie qui n'émet pas de gaz à effet de serre ;

Des centrales dont la capacité de production s'adapte aux besoins de la population ;

Une ressource qui permet à la France d'être indépendante et de ne pas avoir à importer son électricité (Normalement).

Position de la France sur le plan international

La France se situait derrière les États-Unis et devant la Chine en 2019, (3e rang derrière la Chine en 2020), qui représente 69,9 % de la production nationale brute en 2019, 63,2 % en 2021 et 62,7 % en 2022. Autre fait marquant : la stagnation de la consommation depuis 2003.

La France était en 2020 le premier pays exportateur d’Europe, par son solde exportateur de 43,2 TWh, et en 2019 le premier pays exportateur au monde, effectuant 17,3 % des exportations mondiales. Elle perd cette place en 2022, devenant importatrice nette (solde importateur : 16,5 TWh).

Le secteur économique de l'électricité en France est le dixième producteur d'électricité dans le monde en 2019. En 2020, l'électricité représentait 25,6 % de la consommation finale d'énergie en France ; sa part dans la consommation finale du secteur résidentiel est de 38,2 %, dans celle de l'industrie de 35,3 % et dans celle du secteur tertiaire de 54,5 %, mais de 1,9 % seulement dans le secteur des transports.

La part des énergies renouvelables dans la production brute d'électricité atteint 22,5 % en 2021 (hydroélectricité : 11,4 %, éolien : 6,7 %, photovoltaïque : 2,7 %, bioénergie : 1,7 %). Par rapport à la consommation intérieure (après soustraction du solde exportateur), elle atteignait 26,9 % en 2020. La France était en 2019 au 8e rang mondial pour sa production éolienne et au 10e rang mondial pour sa production solaire photovoltaïque.

Pour conclure :

La descente du nucléaire s’accentue (en pourcentage), alors que les énergies renouvelables progressent.

Pour arriver au 50% de nucléaire, il est nécessaire que l’ensemble des énergies hors nucléaire augmentent de 175TWh.

TOTAL Electricité en TWh/an : 555

Nucléaire = 380

Autres énergies = 175

Pour arriver en 2035, à l’objectif préconisé initialement soit dans 12 ans, il faudrait arriver à 205 TWh de renouvelables en plus (380 – 175)

D’où une augmentation de 205 TWh : 12 = 17, 08 TWh par année.

Est-ce possible ?

Vous pouvez voir sur les graphiques ci-dessous, l’état des renouvelables actuelles et en dessous l’évolution sur 21 années

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La production de l’éolien et du photovoltaïque a été multiplié par trois en 10 ans

Si on part sur cette progression, la production pourrait être de 93TWh pour l’éolien et de 36 TWh pour le photovoltaïque soit : près de 130 TWh en 2032 et pour 2035, + 23 = 153TWh

Pour aller aux 205 TWh prévus pour 2035, il manquerait 52 TWh à trouver.

L’hydrogène, les pompes à chaleur, l’énergie motrice, l’éolien en mer, la biomasse, la géothermie et de nouvelles énergies à venir devraient boucler la boucle.

Ci-dessous les prévisions de besoins en énergie primaire avec un pic vers 2030/32, monde et France environs même courbes ! Avec une prise en compte des modifications de fonctionnement de l’économie par la transition écologique.

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La production de la France sera encore modifiée dans l’avenir avec le lancement d’un nouveau programme de construction de 6 réacteurs de nouvelle génération EPR2 pour 2035 et possible 8 supplémentaires pour 2050 voire plus.

Ce qui modifiera le parc, sachant que de nombreux réacteurs devront être stoppés en fonction de leur âge de fonctionnement…

www.danielmoinier.fr

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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1 commentaire on «Réduire le nucléaire à 50% d’électricité, c’est toujours possible»

  • Le photovoltaïque et l’éolien à la place du nucléaire ? Quelle horreur ! Quelle mouche vous pique de soutenir un « machin » pareil ?! Vous n’avez pas honte ? A moins que d’être « payé » pour écrire des choses pareilles, évidemment.

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