Le 12 août 2025, la France se réveille sous une chaleur écrasante, avec des températures dépassant 38°C dans certaines régions. Mais la vague de chaleur cache un danger plus insidieux : la pollution à l’ozone, en forte augmentation sur une grande partie du territoire, obligeant les autorités à déclencher des alertes sanitaires et environnementales.
Ozone : un gaz protecteur en altitude, toxique au sol
L’ozone, ou O₃, joue un rôle ambivalent. Présent dans la stratosphère, il forme la couche qui filtre les rayons ultraviolets. Mais au niveau du sol, il devient un polluant secondaire issu de réactions chimiques entre oxydes d’azote (NOx) et composés organiques volatils (COV) sous l’effet du rayonnement solaire.
Cette configuration est précisément celle observée durant la canicule actuelle et, selon Les Echos, « ceci explique que les concentrations les plus élevées d'ozone sont enregistrées dans le quart sud-est de la France, plus régulièrement touché par les vagues de chaleur ».
Seuils réglementaires et dépassements alarmants
D'après le Tableau des normes Qualité de l'Air, publié par le Ministère de la Transition écologique en 2025 :
- Seuil d’information et de recommandation : 180 µg/m³ (moyenne horaire).
- Seuil d’alerte : 240 µg/m³ (moyenne horaire pendant trois heures consécutives).
- Des paliers supérieurs existent à 300 et 360 µg/m³, nécessitant des mesures d’urgence renforcées
La Croix rapporte que certaines régions pourraient dépasser les 180µg/m³ dans la situation actuelle.
Une canicule catalyseur de la pollution
La situation actuelle résulte d’un effet combiné : températures élevées, fort ensoleillement et émissions liées au trafic routier et aux activités industrielles. Les conditions météorologiques favorisent les réactions photochimiques à l’origine de la formation d’ozone.
Les régions les plus touchées sont Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie, où les températures dépassent localement 38°C. L’Agence européenne pour l’environnement signale que de tels épisodes risquent de se multiplier avec le changement climatique.
Conséquences sanitaires et recommandations
L’ozone irrite les voies respiratoires, déclenche des crises d’asthme et peut aggraver les maladies cardiovasculaires. Les personnes âgées, les enfants et les asthmatiques sont les plus vulnérables.
Face à la situation, le ministère de la Transition écologique recommande « d’éviter les efforts physiques intenses, de fermer les fenêtres aux heures les plus chaudes et de privilégier les transports en commun ». Des restrictions de circulation, comme la circulation alternée, ont été instaurées dans plusieurs grandes agglomérations.
Mesures d’urgence et perspectives
Pour contenir l’élévation des concentrations, les préfectures appliquent la réduction du trafic automobile, la limitation des émissions industrielles et la suspension de certaines activités émettrices de COV. Ces mesures, bien que temporaires, visent à ramener les concentrations sous le seuil d’alerte.
Les experts insistent toutefois sur la nécessité d’actions structurelles : réorganisation des flux de transport, développement des mobilités douces et réduction des émissions de précurseurs de l’ozone à la source.
Ozone : la canicule d’août 2025 expose un risque sanitaire amplifié
La canicule d’août 2025 agit comme un révélateur : au-delà des températures extrêmes, la qualité de l’air devient un enjeu sanitaire majeur. L’ozone, invisible mais nocif, impose des réponses rapides et coordonnées. À l’heure où les modèles climatiques prévoient des épisodes plus fréquents, la lutte contre ce polluant ne pourra se limiter aux seules mesures d’urgence.