Alors que le paiement se numérise à grande vitesse, les habitudes de règlement des Français évoluent sans basculer totalement. En 2024, malgré la montée en puissance du smartphone et du virement instantané, la carte bancaire conserve une place centrale dans le paiement du quotidien, tandis que l’usage des espèces poursuit son repli, lit-on dans les dernières données de la Banque de France.
Paiement : la carte bancaire résiste à la révolution mobile

Le paiement par carte bancaire reste le socle des usages, y compris sur smartphone
Dans un contexte marqué par l’innovation technologique, la carte bancaire demeure le pilier du paiement en France, devant les solutions mobiles et les virements instantanés, peut-on lire dans le dernier Bulletin de la Banque de France. En effet, malgré la diversification des instruments disponibles, la carte concentre à elle seule 62% du volume total des transactions scripturales réalisées en France en 2024. Ce poids s’explique notamment par la généralisation du paiement sans contact, mais aussi par l’acceptation universelle de la carte bancaire dans les commerces physiques et en ligne.
Le paiement par smartphone ne remet pas en cause cette domination. Bien au contraire, il la prolonge. En pratique, près de 10% des paiements par carte de proximité sont désormais effectués à l’aide d’un smartphone. Ainsi, même lorsque le support change, le paiement reste adossé à la carte bancaire, ce qui confirme son rôle central dans l’écosystème des paiements français.
Le paiement instantané progresse rapidement mais reste complémentaire
Dans le même temps, le paiement par virement instantané connaît une croissance spectaculaire. En 2024, 600 millions d’opérations ont été réalisées via ce mode de paiement, soit une hausse de 46,5% sur un an, selon la Banque de France. En valeur, ces transactions représentent 231 milliards d’euros, en progression de 30,6%, toujours selon l’institution monétaire, ce qui témoigne d’un changement rapide des usages pour certains types de règlements.
Cependant, malgré cette dynamique, le paiement instantané demeure minoritaire dans les pratiques courantes. Il représente environ 10% du volume total des virements émis en France en 2024, nous apprend la Banque de France. Ce mode de paiement reste ainsi principalement utilisé pour des transferts entre particuliers ou des paiements ciblés, tandis que la carte bancaire conserve un avantage décisif pour les achats du quotidien, notamment en point de vente.
Le paiement en espèces recule face aux usages numériques
La progression du paiement électronique s’accompagne logiquement d’un recul des espèces. En 2024, les paiements par carte ont représenté 48% des transactions réalisées dans les commerces physiques, contre 43% pour les paiements en espèces. Il s’agit d’un basculement symbolique, marquant pour la première fois la domination de la carte bancaire sur le cash dans les commerces de proximité.
Néanmoins, ce recul ne signifie pas une disparition immédiate des espèces. Selon l’enquête SPACE menée par la Banque de France et la Banque centrale européenne, les paiements par mobile, tous instruments confondus, représentent désormais 9% des montants réglés en point de vente. Toutefois, les Français continuent d’associer le paiement en espèces à certains usages spécifiques, même si leur fréquence diminue progressivement au profit de solutions jugées plus rapides et plus pratiques.
