Une double protection gratuite contre les papillomavirus et les méningocoques ACWY sera proposée à partir de janvier 2026 à tous les collégiens de 5ᵉ et de 4ᵉ. Cette initiative inédite vise à renforcer la prévention des cancers et des infections invasives graves dès l’adolescence, au sein même des établissements scolaires.
Papillomavirus et méningocoques : une double vaccination dans les collèges dès janvier 2026
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Published on 12 novembre 2025 18h00
Le ministère de la Santé a confirmé, le 12 novembre, le lancement d'une campagne de vaccination combinée dans les collèges, qui débutera dès janvier 2026. Tous les élèves de 5ᵉ et de 4ᵉ pourront bénéficier gratuitement de la vaccination contre le papillomavirus, principale cible de l’opération, mais aussi contre les infections à méningocoques de types A, C, W et Y. Cette double stratégie préventive marque une évolution majeure dans la politique vaccinale en milieu scolaire.
Une stratégie préventive inédite dans les collèges
Pour la première fois, deux vaccinations importantes seront administrées simultanément dans le cadre scolaire. Les élèves de 5ᵉ et de 4ᵉ des collèges publics, ainsi que des établissements privés sous contrat volontaires, seront concernés. La mesure inclut aussi les établissements médico-sociaux accueillant des jeunes en situation de handicap, précisent les autorités sanitaires régionales.
« Sûres et efficaces, ces vaccinations sont fortement recommandées » et « Les deux vaccinations peuvent être administrées lors d’une même séance de vaccination.», a souligné le ministère de la Santé dans un communiqué officiel daté du 12 novembre 2025.
Lutter contre deux menaces : cancers HPV et méningites graves
Chaque année, les papillomavirus sont responsables d’environ 6 400 cancers en France, dont une majorité pourrait être évitée grâce à la vaccination. Selon l’INCa, jusqu’à 90 % des cancers liés aux HPV pourraient être évités par une couverture vaccinale complète. Pourtant, la France reste en retard. En 2024, seuls 58,4 % des filles et 36,9 % des garçons de 15 ans avaient reçu au moins une dose de vaccin contre le papillomavirus, selon les chiffres du ministère de la Santé. Cette campagne vise donc à améliorer significativement cette couverture.
Quant aux infections invasives à méningocoques, elles sont rares mais peuvent s’avérer foudroyantes. En 2024, 615 cas ont été recensés, un record historique selon Ameli. Le ministère précise que ces infections causent chaque année environ 60 décès en France. C’est pourquoi la vaccination contre les souches ACWY est désormais intégrée au programme scolaire. Le vaccin permet une protection en une seule injection, a précisé la Direction générale de la santé dans son communiqué du 12 novembre 2025.
Comment les collèges vont orchestrer la double vaccination
La vaccination débutera en janvier 2026 et s’étendra jusqu’en juin 2026, selon les territoires. Elle sera assurée par les équipes mobiles de vaccination et les professionnels de santé scolaires. Le protocole prévoit deux doses pour le vaccin contre les papillomavirus, espacées d’au moins 5 mois, et une seule pour les méningocoques ACWY. Si la première dose du vaccin HPV a été administrée en ville, la seconde pourra être donnée au collège.
Le jour de la vaccination, l’élève devra présenter son carnet de santé. L’accord écrit des deux parents est requis. La campagne est entièrement gratuite, prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, ce qui représente un atout d’accessibilité pour les familles. Des outils pédagogiques, vidéos explicatives et supports d’information seront diffusés auprès des familles. Cette stratégie vise à lever les hésitations, encore fréquentes selon les autorités.
Accélérer la couverture vaccinale
La précédente campagne HPV, lancée en 2023-2024 pour les seuls élèves de 5ᵉ, avait rencontré des difficultés d’adhésion. Le ministère note que seuls 10,6 % des élèves avaient été vaccinés dans le cadre scolaire en 2024-2025. Ce taux tombe à 9,8 % en région PACA. « Nous sommes malheureusement encore loin des 80 % de couverture vaccinale contre les papillomavirus humains visés par l’Institut national du cancer », alertait Le Monde le 10 juin 2025.
Cette campagne combinée représente donc une tentative d’accélération. Le double objectif est d'améliorer la protection des adolescents et harmoniser l’accès à la prévention vaccinale sur l’ensemble du territoire. Pour le gouvernement, il s’agit d’un « acte concret de prévention et d’égalité », selon les mots des ministres de la Santé et de l’Éducation nationale.