« Paradis fiscaux » : l’argent qui échappe à l’impôt…

Les débats parlementaires en continu, à propos du budget 2026, ne laissent que peu de doute sur l’issue du scrutin. Un objectif affiché par l’opposition : augmenter la contribution des riches à l’impôt (taxe Zucman, aménageable ou pas). Un sous-entendu non-affirmé est partagé par une minorité silencieuse opposée quant à la façon de s’y prendre. Une question n’est pas abordée : où va l’argent qui échappe à l’impôt ?

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By Jacques Martineau Published on 12 novembre 2025 5h30
Impôts : pourquoi le futur gouvernement ne pourra pas les baisser
Impôts : pourquoi le futur gouvernement ne pourra pas les baisser - © Economie Matin
15 MILLIARDS €La fraude à la TVA détectée en 2024 dépasse les 15 milliards d'euros.

Évasion fiscale : fraude ou optimisation ne pas confondre

La fraude fiscale a toujours existé. Elle prend une dimension très particulière quand elle est reconnue à l’international et que sont mises en question des sociétés, des multinationales et des grandes fortunes (particuliers, artistes, etc.)

Optimisation fiscale On ne parle pas de fraude ou de blanchiment de fonds. Mais là, il s’agit d’opérations tout à fait légales qui ont d’abord pour objet d’échapper par définition à l’impôt. Le tout est qualifié d’optimisation fiscale. L’impact est mondial. Les plus concernés sont les Caraïbes en tête, l’Afrique, l’Amérique, l’Asie, la Chine et l’Europe. Là encore, ce sont les multinationales et des grandes fortunes qui sont les plus impliquées.

Réactions et conséquences : comment appréhender le problème

L’opacité des opérations et l’absence de transparence caractérisent l’évasion fiscale. La découverte est totale pour le grand public. Dans leur ensemble les gouvernements des pays occidentaux ferment les yeux ? Ceux du G20 et de l’OCDE ? Plus encore, les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne ? Parmi les organismes financiers, le FMI, la BM et la BCE ont fort à faire.

Ces opérations sont déclarées avant tout légales. Une façon simple d’appréhender la critique. Et à partir du moment où elles ne portent pas préjudice au pays d’origine des bénéficiaires de ces règles, il n’y a aucune raison de les remettre en cause. C’est un « échappatoire fiscal », légalement autorisé. Dans ce cas, le problème soulevé n’en est plus un…

Une liste noire de paradis fiscaux aux montages financiers profitables

En 2025, dans le monde, les paradis fiscaux ne manquent pas. Les plus connus figurant sur la liste noire sont : Bahreïn, Barbade, Corée du Sud, Émirats Arabes Unis, Grenade, Guam, Îles Marshall, Macao, Mongolie, Namibie, les Palaos, Panama, Samoa, les Samoa américaines, Sainte Lucie, Trinidad et Tobago et Tunisie.

L’Union européenne ne cache pas les siens. Parmi eux : l’Irlande, le Luxembourg et les Pays-Bas sont déjà, à une autre échelle, aussi des paradis fiscaux, sans oublier Malte… Quant à l’Ile de Man, déjà mentionnée, comme Jersey, Guernesey, etc., toutes bénéficient de régimes spéciaux ! Tous ces pays particuliers n’ont aucun souci à se faire puisque l’Union européenne a décidé de n’en mettre aucun sur cette liste noire !

Chaque pays ayant la maîtrise légale de sa législation fiscale, il n’y a aucune harmonisation possible actuellement. L’unanimité est requise pour adopter une règle fiscale commune. Autant dire que ce n’est pas demain la veille que nous parviendrons à un accord.

Alors pour ce qui concerne les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), ils ont l’avenir devant eux, malgré les propositions adoptées à l’assemblée nationale. Ni le chef de l’État, ni son premier ministre n’ont éprouvé le besoin de s’exprimer officiellement, laissant sur le bas-côté la question de l’optimisation fiscale ! Dans tous les cas, ce sont les contribuables qui paient…

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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