Portée par un engouement croissant pour le train et son ambition, SNCF Voyageurs s’attèle à renforcer sa position en France tout en accélérant son expansion en Europe. Face à une concurrence qui s’intensifie, la compagnie ferroviaire mise sur l’innovation et une offre élargie pour séduire toujours plus de voyageurs.
Nombre de passagers, Europe : les folles ambitions de la SNCF
Depuis cinq ans, la SNCF Voyageurs, filiale autonome de la SNCF, enregistre des performances remarquables. La demande pour le train, portée par l’« appétit de train des Français », ne cesse de croître, assurant à l’entreprise des profits solides. Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, se félicite : « Nous avons construit une société solide, profitable, toujours en croissance, qui réalise des investissements durables et rentables », relève-t-il dans Le Parisien.
L’« appétit de train des Français »
Cette dynamique est particulièrement visible dans les trains régionaux (TER), qui ont transporté 10 % de voyageurs en plus en 2024 par rapport à 2023, et 33 % de plus qu’en 2019. Ces « trains du quotidien », gérés par les régions, attirent une clientèle jeune, comme le souligne Jean-Aimé Mougenot, directeur TER : « 60 % des déplacements sont réalisés par des personnes de moins de 35 ans. Nous sommes une activité d’avenir. » L’objectif pour les années à venir est ambitieux : une croissance annuelle de 4 à 5 %, soit environ 70.000 passagers supplémentaires chaque jour.
Les TGV ne sont pas en reste. En 2024, ils ont transporté 126 millions de personnes en France (+ 3,5 % par rapport à 2023) et 163 millions en comptant les trajets européens. L’objectif est clair : atteindre 200 millions de passagers d’ici 2030 et 240 millions en 2034, avec une augmentation de l’offre de places de 25 % sur cette période.
L’international au cœur de la stratégie de la SNCF
La SNCF entend renforcer sa position de leader européen dans un contexte de concurrence accrue. En Espagne, où Ouigo s’est solidement implanté, et en Italie, où les premiers trains rouleront dès 2026, le transporteur poursuit une stratégie de conquête. Alain Krakovitch, directeur TGV et Intercités, précise : « Aujourd’hui, nos activités européennes représentent 22 % du trafic et un tiers du chiffre d’affaires. Nous visons 30 % et souhaitons doubler le chiffre d’affaires. »
Face à des concurrents comme Trenitalia, déjà présent sur la ligne Paris-Lyon et bientôt sur Paris-Marseille, ou la Renfe, qui prépare son arrivée en France, la SNCF se veut offensive. « Nous ne serons pas à la défense, mais surtout à l’attaque », assure Christophe Fanichet.
Pour accompagner cette ambition, la SNCF compte sur l’arrivée du TGV M, attendue d’ici fin 2024 après trois ans de retard. Ce nouveau train, qui dispose de plus de capacités, sera un atout crucial pour répondre à la demande croissante. « L’important n’est pas le nombre de rames, mais combien de kilomètres elles parcourent et combien de places elles comportent », rappelle Alain Krakovitch.