Plus de 6 300 milliards d’euros. Un total qui dépasse largement la facture de la dette publique. Et pourtant, ce pactole n’appartient pas à l’État. Il est entre les mains des Français. Littéralement.
Patrimoine : les Français ont gagné 109 milliards d’euros en 2024

Patrimoine des Français : le double de la dette publique !
Le patrimoine financier des ménages français s’est établi à 6 356,4 milliards d’euros à la fin de l’année 2024, selon la Banque de France. C’est près du double de la dette publique française, qui plafonnait à 3 305,3 milliards d’euros au quatrième trimestre. Et c’est aussi deux fois et demie la valeur boursière de toutes les entreprises du CAC 40 réunies.
En une seule période annuelle, ce volume d’avoirs a gonflé de 109 milliards d’euros. Soit une progression de 1,7 %, même si un léger repli est visible par rapport au sommet historique du troisième trimestre.
Des stratégies de précaution plus que de rentabilité
Pourquoi cette montée ? L’épargne réglementée, type Livret A ou LDDS, et les fonds euros des contrats assurance vie ont été les moteurs principaux. En période d’instabilité ou de rendements volatils, les consommateurs français se tournent instinctivement vers ce qu’ils perçoivent comme des valeurs refuges. Pas de promesses mirobolantes, mais l’essentiel : la garantie du capital.
Le taux d’épargne hexagonal atteint 18 %, contre 15 % dans la moyenne continentale et moins de 4 % aux États-Unis, selon la Banque de France. Une différence culturelle et conjoncturelle qui s’incarne dans les choix de répartition. Si l’assurance vie, avec ou sans risque, reste reine (2 089 milliards d’euros), ce sont bien les produits sans surprise qui captent les préférences.
L'argent est bien au chaud
Tout ce pactole ne travaille pas. Loin de là. Près de 550 milliards d’euros sont simplement laissés sur des comptes courants, sans rémunération. De l’argent immobile, dans une économie inflationniste, c’est aussi une perte de valeur invisible pour ceux qui possèdent. Mais cela révèle surtout une crainte latente du risque.
À cela s’ajoute une crise de confiance dans les outils classiques de placement. L’assurance vie, notamment en unités de compte, est pointée du doigt pour ses frais opaques et ses résultats décevants. « Entre 1999 et 2021, les contrats d’assurance vie en unités de compte ont connu une performance catastrophique, soit une perte moyenne de -8 % », rappellent les députés Jean-Philippe Tanguy et François Jolivet, dans un rapport parlementaire s’appuyant sur les données de Better Finance.