Petites voitures : hausse de prix de plus de 40% depuis 2019

Les petites voitures, qui étaient jusqu’en 2019 très accessibles, voient leurs prix s’envoler. Une hausse bien supérieure l’inflation qui pose des questions. Qui profite de l’augmentation ? Selon l’ONG Transport&Environment (T&E) ce sont tout simplement les constructeurs. Car ces derniers ont connu une explosion de leurs bénéfices.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 7 novembre 2023 à 7h00
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6000 EUROSUne Peigeot 208 coûtait, en 2022, près de 6.000 euros de plus qu'en 2019.

Petites voitures : les prix flambent

Les données sont sans appel : depuis 2019, le prix des modèles les plus abordables a grimpé de 41% en moyenne, une hausse presque deux fois supérieure à l'inflation cumulée, selon l’étude publiée par T&E le 6 novembre 2023. Des modèles comme la Peugeot 208 ou la Renault Twingo ont vu leur coût augmenter de près de 6 000 euros, soit des hausses allant de 37 à 56%.

Les augmentations sont conséquences pour le budget des ménages. En 2019, une Peugeot 208 se vendait environ à 15.500 euros, tandis qu'en 2023, son prix a grimpé à 21.300 euros, marquant une augmentation de 37%. De même, la Renault Twingo est passée de 10.300 euros à 16.100 euros, soit une hausse de 56%. La Seat Ibiza, quant à elle, a également connu une augmentation significative. Avec un prix qui est passé de 13.000 à 18.700 euros, la hausse se situe entre 37 et 56%.

Les prix explosent, les bénéfices des cosntructeurs aussi

Alors, pourquoi une telle augmentation ? Les fabricants évoquent les coûts croissants de l'énergie et des matières premières. Cependant, l'ONG Transport & Environment (T&E) pointe du doigt des bénéfices réalisés en 2022, suggérant que les constructeurs profitent de l'inflation pour booster artificiellement les prix.

Il est indéniable que les constructeurs ont saisi l'opportunité d'un marché inflationniste pour augmenter les prix bien au-delà de l'inflation. Les bénéfices records de 64 milliards d'euros en 2022 témoignent de cette décision stratégique liée à la période de la Covid-19.

La motorisation Euro 7 crispe les tensions

Cette stratégie soulève des questions éthiques, surtout lorsque l'on considère que des technologies nouvelles et théoriquement peu chères, comme celles requises par la norme Euro 7, sont présentées comme trop onéreuses par les constructeurs automobiles. L’introduction de la norme Euro 7, qui représente un coût additionnel de 200 euros par véhicule, est présentée comme un fardeau financier excessif par les constructeurs. Or, ce ne serait pas réellement le cas, selon Transport&Environment.

Le lobby des constructeurs contre la norme Euro 7 bat son plein. Logique : le vote pour son adoption par le Parlement Européen va avoir lieu le 8 novembre 2023. Ensuite viendront les discussions et les négociations concernant ses caractéristiques...

Les augmentations de prix des petites voitures selon T&E

Modèle Prix 2019 (€) Prix 2023 (€) Augmentation (%)
Peugeot 208 15.500 21.300 37
Renault Twingo 10.300 16.100 56
Seat Ibiza 13.000 18.700 37-56
Merecedes Class A 26.900 36.500 38
Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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