Le passage de témoin entre Robert et Édouard Peugeot ne marque pas qu’un changement générationnel. Il traduit une volonté affirmée de repositionner Peugeot Invest sur des secteurs plus diversifiés. Exit la dépendance historique à l’automobile, place à une stratégie d’investissement tournée vers l’avenir.
Stellantis : Peugeot veut s’éloigner de l’automobile et diversifier son activité

Peugeot veut réduire sa dépendance à Stellantis
Longtemps pilier de l’héritage industriel familial, Stellantis ne constitue plus un axe stratégique pour Peugeot Invest. Le constructeur automobile, né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, connaît une baisse inquiétante de sa valorisation boursière. En un an, ses actions ont été divisées par trois. Cette chute fragilise Peugeot Invest, qui en détient encore 7,7%.
Le nouveau président du groupe, Édouard Peugeot, souhaite s’éloigner de ce partenaire devenu risqué. Les perspectives ne sont pas rassurantes : entre pertes financières et incertitudes géopolitiques, notamment liées aux menaces commerciales américaines, Stellantis apparaît aujourd’hui comme un actif vulnérable. Pour Peugeot Invest, continuer à soutenir un groupe aussi instable serait contre-productif.
Le temps des investissements massifs dans l’automobile semble révolu. Plusieurs sources proches du dossier indiquent qu’il n’est plus question de renforcer les parts dans Stellantis, même si son cours reste bas. La priorité est désormais ailleurs : protéger le capital et limiter les effets d’une éventuelle nouvelle crise.
Cap sur de nouveaux secteurs d’activité
Sous l’impulsion d’Édouard Peugeot, Peugeot Invest revoit son positionnement global. Le nouveau président, davantage orienté vers la finance que l’industrie, veut ancrer la société dans une logique de diversification. Son objectif : faire évoluer un portefeuille trop dépendant d’un seul secteur.
Des signaux clairs ont déjà été envoyés. Peugeot Invest a investi récemment plus de 100 millions d’euros dans Novétude, une entreprise active dans la formation aux métiers de la santé. Le groupe a aussi réduit sa participation dans Spie, acteur des services énergétiques, pour dégager des fonds. Ces mouvements illustrent une volonté de rééquilibrer les actifs et de se tourner vers des domaines plus résilients et porteurs.
Aujourd’hui, Stellantis représente encore 40% des avoirs de Peugeot Invest. Mais cette proportion est amenée à diminuer. La direction l’assume : la société veut se tourner vers des secteurs plus dynamiques, tels que l’éducation, les soins de santé ou la transition énergétique. Un virage stratégique cohérent avec les ambitions d’Édouard Peugeot, et qui vise à redonner de l’élan à un groupe en pleine mutation.
