Depuis un an, les foyers français jonglent avec les fins de mois difficiles, pris dans l’étau de l’inflation. Malgré une récente désinflation, la perception d’un pouvoir d’achat en chute libre persiste. Et pour cause : les arbitrages budgétaires s’intensifient. Entre choix alimentaires restreints et loisirs sacrifiés, la consommation des ménages change radicalement de visage.
Pouvoir d’achat : 8 Français sur 10 obligés de faire des sacrifices importants
L’alimentation sacrifiée sur l’autel du pouvoir d’achat
Après des mois de flambée des prix, l’inflation semble marquer le pas, redescendant à 2 % en 2024. Pourtant, dans les rayons, la réalité est tout autre. Les consommateurs ne perçoivent pas d'amélioration. Selon un sondage publié par BFMTV le 23 janvier 2025, l’alimentation reste le poste de dépenses le plus touché : pour 73 % des Français, c’est ici que la hausse des prix est la plus criante. Viande, poisson, produits bio... Les sacrifices s’accumulent.
38 % des Français admettent devoir revoir à la baisse leurs courses alimentaires. Pour certains, ça signifie renoncer à des aliments essentiels. Ce qui explique que 65 % des Français jugent avoir connu une baisse de leur pouvoir d’achat. Pour plus d’un quart (27%) cette baisse serait même très élevée.
Faute de pouvoir d’achat, les Français renoncent à tout
La privation ne s’arrête pas à l’alimentation. Les loisirs, les vacances, voire les sorties culturelles subissent eux aussi une cure d’austérité. 43 % des Français réduisent drastiquement leurs achats non essentiels, et 42 % mettent de côté projets et escapades, selon BFMTV.
Même les habitudes de paiement témoignent de la pression financière. Près d’un ménage sur trois se retrouve régulièrement à découvert, et pour 14 % d’entre eux, cette situation est mensuelle. Cette course contre la montre budgétaire est une réalité pour de nombreuses familles, qui atteignent leur seuil critique autour du 17 du mois.
Les visages multiples d’une crise sociale
Les inégalités, déjà présentes, se creusent. Les ouvriers et employés sont les premiers touchés, mais les cadres et les jeunes ne sont pas épargnés. Pour certains, ces restrictions sont vécues comme un ajustement temporaire. Pour d'autres, elles soulignent une fragilité structurelle. En 2022, 5,1 millions de Français vivaient sous le seuil de pauvreté.
Les consommateurs ne peuvent à eux seuls influer sur les causes structurelles de la crise. Pourtant, leur comportement devient un puissant indicateur : un signal d’alarme pour les décideurs politiques et économiques. La désinflation ne suffit pas si elle n’est pas accompagnée d’actions tangibles pour restaurer la confiance et alléger la pression sur les ménages.
Pouvoir d’achat des Français en 2025
Thème | Données clés |
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Perception du pouvoir d'achat | - 82 % des Français réduisent leurs dépenses - 29 % le font de manière importante |
Impact sur l’alimentation | - 73 % citent l’alimentation comme la dépense la plus affectée - 38 % réduisent leurs courses |
Réductions dans les loisirs | - 43 % renoncent au shopping - 42 % suppriment les vacances/week-ends - 39 % abandonnent les sorties |
Situation financière des ménages | - 30 % des ménages régulièrement à découvert - 14 % tous les mois - Découvert moyen dès le 17 du mois |
Inégalités sociales | - 90 % des ouvriers et employés touchés - 80 % des cadres également concernés |
Inflation perçue | - 5,3 % en 2022 (pic) - 4,9 % en 2023 - Désinflation à 2 % en 2024 |