Le pouvoir d’achat continue d’inquiéter les ménages, comme le révèle le 14e baromètre Cofidis publié le 3 septembre 2025. Derrière un léger recul de l’intensité des inquiétudes, les chiffres confirment que des millions de ménages restent contraints, jonglant entre budget serré, découvert bancaire et arbitrages douloureux.
Pouvoir d’achat : il manque 507 euros par mois aux Français pour bien vivre

La nouvelle édition du baromètre du pouvoir d’achat des Français de Cofidis met une nouvelle fois en lumière les difficultés des ménages français. Le pouvoir d’achat reste en tête des préoccupations avec 38 % des citations, même si ce chiffre recule de treize points par rapport à 2024. L’inflation, toujours perçue comme structurelle, pèse encore sur les dépenses quotidiennes et contraint les foyers à réinventer leur rapport à l’argent et à leurs choix de consommation.
L’inflation pèse toujours sur le pouvoir d’achat des ménages
L’augmentation des prix demeure, pour 72 % des Français, l’élément qui impacte le plus leur pouvoir d’achat. Dans le détail, 78 % disent constater une hausse des prix alimentaires, 76 % sur la santé et les assurances, et 71 % sur l’énergie, selon Cofidis et CSA. Ces proportions restent majoritaires malgré une baisse par rapport à l’an dernier. La perception de l’inflation reste entière, et ce malgré une chute de l’inflation réelle, tombée à environ 1 % ces derniers mois.
Cette tension sur les prix se traduit directement dans le quotidien des ménages français. Le découvert bancaire moyen atteint désormais 411 euros, son plus haut niveau depuis 2016, soit une hausse de 85 euros en un an. Près de 38 % des Français déclarent être à découvert au moins une fois par an, une tendance particulièrement forte chez les moins de 35 ans (52 %) et les foyers avec enfants (49 %).
Il manque plus de 500 euros aux Français pour bien vivre
La somme manquante pour vivre confortablement s’établit à 507 euros par mois, contre 556 euros en 2024. Si cette diminution peut sembler rassurante, elle traduit surtout une adaptation forcée : les ménages revoient leurs priorités, réduisent leurs dépenses non essentielles et privilégient les achats alimentaires. 40 % déclarent qu’ils utiliseraient cette somme pour se nourrir, même si ce poste recule de 15 points par rapport à 2024.
Les parents, eux, affrontent une rentrée scolaire particulièrement sensible. Le budget moyen consacré s’élève à 409 euros, en baisse de 43 euros sur un an. Pourtant, 83 % constatent une hausse des prix depuis 2024, et 66 % affirment devoir se restreindre, principalement sur l’habillement (49 %) et les activités extrascolaires (27 %).
Les Français puisent dans leur épargne et se détournent du crédit conso
Malgré ces contraintes, près de la moitié des Français (48 %, en hausse de six points) pensent que leurs restrictions budgétaires suffiront pour affronter l’avenir. Mais 52 % estiment au contraire qu’elles seront insuffisantes, un avis largement partagé par les foyers les plus fragiles : 78 % des ménages à faible pouvoir d’achat, 60 % des 50-64 ans et 55 % des femmes. « Cette nouvelle édition du baromètre révèle que les Français continuent d’utiliser des stratégies financières prudentes et contraintes économiquement », souligne Mathieu Escarpit, directeur marketing de Cofidis France.
Pour financer leurs projets, les Français misent avant tout sur l’épargne (63 %, +5 points), alors que le recours au crédit à la consommation recule à 17 % (-2 points). Toutefois, 31 % détiennent encore un crédit en cours, et 83 % affirment n’avoir aucune difficulté à rembourser leurs mensualités. Plus de la moitié (55 %) ont déjà utilisé des solutions de paiement fractionné, et 64 % de ceux qui y ont eu recours estiment que cela a amélioré leur pouvoir d’achat.
