En 2025, vieillir coûte de plus en plus cher en France. Que l’on reste chez soi ou qu’on intègre un hébergement spécialisé, les dépenses liées à la vieillesse pèsent lourd dans le budget des personnes âgées. Santé, logement, dépendance, services — l’ensemble du panorama montre qu’« être vieux » rime désormais avec un coût élevé.
Combien ça coûte d’être vieux en 2025 : entre domicile et EHPAD

À partir de 65 ans, la vie en retraite s’accompagne de nouveaux postes de dépense. L’étude la plus récente publiée le 25 novembre 2025 par Silver Alliance et Retraite.com dresse un état des lieux précis du coût de la vieillesse en 2025. Il apparaît clairement que le coût de la vie augmente pour les personnes âgées, qu’elles souhaitent demeurer à domicile ou rejoindre une structure adaptée.
Bien vieillir chez soi : un budget qui grimpe
En 2025, le coût moyen nécessaire pour « bien vieillir » chez soi s’élève à 15 487 € par an, soit environ 1 291 € par mois. Cette somme couvre un panier composé de services essentiels — aide à domicile, mutuelle, services d’assistance — définis à partir de 19 produits et services, sur la base d’environ 200 devis analysés. Selon les tranches d’âge, ce coût mensuel moyen varie fortement : 719 €/mois pour les 65‑75 ans, 937 €/mois pour les 75‑85 ans, et jusqu’à 2 216 €/mois pour les plus de 85 ans.
Comme l’indique Ludovic Herschlikovitz, fondateur de Retraite.com, « Pour la première fois depuis 6 ans, les tarifs ont été contenus avec une hausse “limitée” à +2,40 % sur 1 an ». Cela reste néanmoins une hausse régulière : entre 2020 et 2025, les coûts cumulés ont gonflé de près de 25 %. Ainsi, rester à domicile — un choix souhaité par l’immense majorité des retraités — implique un budget conséquent et croissant, même en conservant un mode de vie sobre.
L’hébergement en institution : un coût très élevé selon le niveau de dépendance
Quand rester chez soi ne suffit plus, l’option d’un établissement adapté, comme un EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), s’impose souvent. Mais cela a un prix. En 2025, le tarif moyen pour une place en EHPAD (hébergement + dépendance) atteint ≈ 2 630 €/mois selon les données nationales. Dans certains cas, le coût peut descendre à 2 214 €/mois si la chambre est habilitée à l’Aide sociale à l’hébergement (ASH), pour un résident classé en GIR 5‑6. Mais les écarts sont très importants selon la région et l’établissement. Par exemple, en Île-de-France ou dans des établissements de standing, les montants peuvent dépasser 3 000 €/mois.
Les chiffres varient encore selon le niveau de dépendance : en 2024, pour une personne en GIR 5-6, le coût moyen était de 2 556 €/mois ; il augmente à 2 808 €/mois pour un GIR 3-4 et atteint 3 060 €/mois pour un niveau de dépendance élevé (GIR 1-2). Ces montants dépassent souvent les retraites nettes de nombreux seniors, ce qui pose la question du reste à charge ou du soutien familial nécessaire.
Santé, mutuelle et services : des dépenses annexes qui pèsent
En dehors de l’hébergement, les seniors font face à des dépenses de santé et de services très variables. Dans le budget pour bien vieillir à domicile, les postes de mutuelle, aides à domicile, livraison de repas ou services de confort figurent parmi les plus en hausse en 2025. Or, ces dépenses se cumulent à d’autres charges liées au quotidien, ce qui alourdit le coût global de la vieillesse. Pour certaines personnes âgées, rester chez soi devient donc un défi financier important.
Par ailleurs, le choix d’une structure collective comme un EHPAD ne supprime pas toutes les dépenses complémentaires — dépendance, soins, surcoût selon le niveau de GIR, etc. Même si des aides comme l’Allocation personnalisée d'autonomie (APA) ou l’Aide sociale à l'hébergement (ASH) existent, elles ne couvrent qu’une partie des frais, et le reste à charge reste souvent élevé.
Retraites, revenus et disparité : un écart croissant entre besoins et moyens
Le coût élevé de la vieillesse se heurte à des retraites souvent modestes. Pour beaucoup de seniors en 2025, les revenus mensuels moyens ne dépassent pas 1 500 à 1 600 €, ce qui rend très difficile l’équilibre budgétaire face aux dépenses réelles. Dans ce contexte, le coût pour « être vieux » peut rapidement devenir un défi pour de nombreux foyers.
Même pour ceux bénéficiant d’une retraite à taux plein, les ressources (souvent inférieures à 3 000 €/mois) peuvent être insuffisantes pour couvrir un séjour en EHPAD, surtout dans les zones où les tarifs sont les plus élevés. Ainsi, l’écart entre ce qu’il faudrait pour bien vivre en vieillissant — à domicile ou en institution — et ce que touchent concrètement de nombreux retraités constitue un enjeu social majeur.