Une fois de plus, la rémunération de Carlos Tavares fait polémique

La proposition de rémunération de Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, suscite une vive polémique. Alors que l’assemblée générale du 16 avril approche, plusieurs voix s’élèvent pour contester une enveloppe pouvant atteindre 36,5 millions d’euros.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 9 avril 2024 à 13h30
Carlos Tavares
18,6 MILLIARDSStellantis a enregistré un bénéfice net record de 18,6 milliards d'euros en 2023.

L'assemblée générale de Stellantis, prévue le 16 avril, promet d'être animée. Au cœur des discussions : la rémunération 2023 de Carlos Tavares, le directeur général du groupe automobile, qui pourrait atteindre 36,5 millions d’euros, marquant une augmentation de 56 % par rapport à l'année précédente. Cette hausse est justifiée par le conseil d'administration par les performances exceptionnelles de l'entreprise, qui a enregistré un bénéfice net record de 18,6 milliards d’euros en 2023, sous la direction de Tavares.

La rémunération de Carlos Tavares de nouveau contestée

La répartition de cette rémunération comprend plusieurs composantes : un salaire fixe de 2 millions d’euros, un bonus de performance de 11,4 millions, des bonus en action de 13 millions, ainsi qu’une prime exceptionnelle de 10 millions d’euros liée à la transformation du groupe, notamment au démarrage de la production de moteurs électriques et de boîtes de vitesses pour véhicules hybrides en Moselle.

Cette proposition de rémunération n’est pas passée inaperçue et a suscité l’opposition de trois agences de conseil en vote d’assemblée générale, dont les avis ont été relayés par le quotidien Le Monde. Glass Lewis, déjà critique en 2022, émet de « sérieuses réserves » et souligne le caractère malvenu de cette augmentation dans un contexte de licenciements massifs orchestrés par Stellantis, notamment aux États-Unis, en France et en Italie. La prime exceptionnelle de dix millions d’euros est également pointée du doigt, considérée comme une récompense pour des actions jugées inhérentes aux fonctions d’un dirigeant.

La fronde s'organise

Les analyses de Proxinvest et ISS vont dans le même sens, cette dernière estimant même la rémunération totale qui pourrait se hisser à 42 millions d’euros, un montant jugé « excessif ». Ces critiques interviennent dans un contexte où la rémunération des dirigeants des grandes entreprises est de plus en plus scrutée par l’opinion publique et les politiques. En 2022, l’enveloppe de 19,1 millions d’euros attribuée à Tavares avait déjà provoqué une onde de choc, Emmanuel Macron qualifiant le montant de « choquant et excessif ».

Le vote à venir lors de l’assemblée générale de Stellantis se fait donc dans un climat tendu, rappelant l’opposition marquée des actionnaires en 2022. Si l’année dernière, ils avaient approuvé à 80 % une rémunération de 23,5 millions d’euros, l’issue du vote pour 2023 reste incertaine face aux critiques et à l’opposition grandissante autour de cette nouvelle proposition de rémunération. Les actionnaires seront-ils une nouvelle fois en désaccord avec la direction sur cette question épineuse ? La réponse sera donnée le 16 avril.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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