Revolut : la néo-banque qui aura bientôt tout d’une grande

La néobanque Revolut passe à la vitesse supérieure. Un programme d’investissements massif, des milliers de recrutements et une expansion géographique soutenue ont été lancés pour propulser l’entreprise au rang des leaders mondiaux. Derrière ce cap, une promesse : bâtir une “super appli” bancaire capable de couvrir l’essentiel des usages financiers au quotidien.

Jean Baptiste Le Roux
By Jean-Baptiste Le Roux Published on 24 septembre 2025 8h24
Revolut a annoncé un plan d’investissement de 13 milliards de dollars sur cinq ans, 10 000 emplois créés et l’objectif de 100 millions de clients d’ici 2027. Capture d'écran
Revolut a annoncé un plan d’investissement de 13 milliards de dollars sur cinq ans, 10 000 emplois créés et l’objectif de 100 millions de clients d’ici 2027. Capture d'écran - © Economie Matin

Cap sur 100 millions de clients et une super-appli bancaire

Revolut affiche désormais une trajectoire claire : renforcer sa base d’utilisateurs et enrichir son offre produit en parallèle. La fintech revendique aujourd’hui 65 millions de clients et vise 100 millions à l’horizon 2027. L’investissement annoncé — 13 milliards de dollars étalés sur cinq ans — doit financer à la fois la croissance organique, l’innovation produit et l’infrastructure. L’enjeu est double : accroître la fréquence d’usage et élargir le panier de services par client.

La proposition centrale de Revolut est celle d’une application unique pour piloter le quotidien financier. Paiements, épargne, change, cartes, voyages, protection… l’ambition est de consolider ces briques au sein d’une expérience fluide et cohérente. Derrière cette vision se dessine un modèle de “plateforme” : plus l’écosystème est riche, plus la rétention s’améliore et plus les coûts d’acquisition s’amortissent. La néobanque cherche ainsi à convertir une croissance d’audience en revenus récurrents, portés par des abonnements et des usages intensifs.

Vers un dééploiement mondial pour Revolut

L’expansion internationale de Revolut suit une logique de maillage progressif. Déjà active dans 39 pays, la société projette d’opérer avec des filiales bancaires dans 70 marchés d’ici 2030, sur tous les continents. L’Amérique latine (Mexique, Pérou, Colombie) constitue une priorité, tout comme l’Asie (Inde, Philippines), l’Afrique et le Moyen-Orient. Aux États-Unis, Revolut n’exclut pas un rachat bancaire pour accélérer l’accès au marché. Cette combinaison d’ouvertures “greenfield” et d’opérations ciblées doit optimiser les délais d’entrée, la conformité locale et la distribution.

La dimension humaine est à la hauteur du projet : 10.000 créations de postes sont planifiées, doublant pratiquement les effectifs actuels proches de 10.000 personnes. Ces recrutements couvriront les fonctions clés d’une banque-plateforme : ingénierie, data, conformité, gestion des risques, produit et service client. En France, où Revolut compte déjà six millions d’utilisateurs — son deuxième marché — l’écosystème fintech et la dynamique des quartiers d’affaires tels que La Défense favorisent l’attraction de talents spécialisés. L’entreprise capitalise sur dix ans d’apprentissage du secteur et sur une culture d’exécution rapide pour soutenir son rythme d’innovation.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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