Une semaine de quatre jours pour parents divorcés ?

Le Premier ministre, Gabriel Attal, souhaite mettre en place dans les administrations une semaine de travail de quatre jours ou quatre jours et demi pour les parents divorcés.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 18 mars 2024 à 10h28
semaine de quatre jours

Bientôt dans les administrations, une semaine de quatre jours pour parents divorcés ?

Vers une semaine de quatre jours ou quatre jours et demi dans la fonction publique d’État ? Une telle idée a en tout cas été émise par le Premier ministre, Gabriel Attal, dans un entretien à La Tribune Dimanche, le 17 mars 2024. Cette mesure, qui sera discutée lors d'un séminaire gouvernemental le 27 mars 2024, cherche à offrir une meilleure organisation du temps de travail pour les parents gérant la garde de leurs enfants, une première étape qui pourrait transformer l'équilibre travail-vie personnelle dans le secteur public français.

Gabriel Attal n'en est pas à son coup d'essai concernant les semaines de travail raccourcies. Pendant son mandat de ministre délégué chargé des Comptes publics en 2022-2023, une expérimentation similaire avait été menée dans son ministère, sans réduction du temps de travail. Cependant, cette nouvelle proposition se distingue par sa cible spécifique : les parents divorcés. Cette démarche s'inscrit dans une tendance plus large observée à l'international, où des pays comme le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, l'Islande et le Japon ont constaté des bénéfices significatifs liés à l'adoption de semaines de travail plus courtes, tels qu'une réduction des cas de burn-out et des absences maladie.

Une expérimentation pas du tout concluante à l’URSSAF Picardie

Cette proposition n'est cependant pas exempte de défis. Une expérimentation précédente à l'URSSAF Picardie, bien que volontaire, avait vu un faible taux de participation, principalement en raison de l'intensification du travail quotidien qu'implique une semaine condensée. De plus, les syndicats, dont FO, la CGT et la CFDT-Fonction publique, expriment des réticences, exigeant une réduction du temps de travail comme prérequis à toute mise en place d'une semaine de quatre jours. Ces obstacles soulignent l'importance d'un dialogue approfondi entre le gouvernement, les salariés et leurs représentants pour assurer le succès d’une telle initiative.

L'intérêt pour une semaine de travail de quatre jours dépasse le cadre de la fonction publique, séduisant une large part de la population active française, notamment parmi les jeunes et les femmes. Cependant, une condition majeure demeure : le maintien de la rémunération. Alors que 37% des travailleurs français se disent favorables à une telle réduction du temps de travail sans baisse de salaire, la question de l'équilibre entre flexibilité et charge de travail reste prépondérante pour éviter le risque de burn-out. La proposition de Gabriel Attal pourrait donc marquer le début d'une réflexion plus large sur le futur du travail en France, à condition de naviguer soigneusement entre les besoins des salariés et les réalités économiques.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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