Au 1er janvier 2026, la hausse du Smic entraîne mécaniquement une revalorisation ciblée dans la fonction publique. Face au risque de rémunérations inférieures au minimum légal, le gouvernement active un mécanisme ancien mais décisif. Derrière cette augmentation du Smic, ce sont plus de 356 000 fonctionnaires qui voient leur salaire ajusté, sans revalorisation générale des grilles.
Smic : Une hausse de salaire prévue pour plus de 300.000 fonctionnaires

La revalorisation du Smic au 1er janvier 2026 marque une nouvelle étape dans la politique salariale française. Fixé à 12,02 euros brut de l’heure, le Smic s’impose comme un plancher légal incontournable, y compris pour les fonctionnaires.
Smic et fonctionnaires : une hausse encadrée par la loi
La hausse du Smic au 1er janvier 2026 repose sur un cadre juridique strict. Chaque année, le Smic est revalorisé automatiquement en fonction de l’inflation constatée pour les ménages modestes, conformément au code du travail. Cette mécanique s’applique sans distinction de statut, puisque la loi interdit formellement qu’un salarié ou un fonctionnaire perçoive un salaire inférieur au Smic. Ainsi, dès lors que la hausse du Smic dépasse le traitement indiciaire minimum, l’État doit compenser.
Dans la fonction publique, cette compensation prend la forme d’une indemnité différentielle. Ce dispositif, prévu par un décret de 1991, vise précisément à combler l’écart entre le traitement indiciaire brut et le niveau du Smic. Selon le ministère de l’Économie, « conformément aux principes applicables à la fonction publique, aucun agent public ne peut percevoir une rémunération inférieure au Smic », a-t-il rappelé dans un communiqué publié le 23 décembre 2025. Cette déclaration officielle confirme que la hausse du Smic s’impose comme une norme supérieure aux grilles indiciaires.
Augmentation du Smic au 1er janvier 2026 : les chiffres clés
La hausse du Smic au 1er janvier 2026 est précisément calibrée. Le salaire minimum brut horaire passe de 11,88 euros à 12,02 euros, soit une augmentation de 1,18 %. Sur la base de la durée légale du travail, le Smic atteint désormais 1 823,03 euros brut mensuels pour un temps plein. Cette progression, bien que modérée, suffit à dépasser le traitement indiciaire brut minimal de la fonction publique, fixé à 1 801,74 euros.
Cet écart, de 21,29 euros bruts par mois dans certains cas, déclenche automatiquement le versement de l’indemnité différentielle. « Environ 356 000 agents publics des trois versants de la fonction publique seront concernés par cette revalorisation », précise le communiqué gouvernemental du 23 décembre 2025. La hausse du Smic agit donc comme un levier indirect d’augmentation salariale pour les agents les moins rémunérés.
Revalorisation salariale ciblée : ce qu’a annoncé le gouvernement
Face à la hausse du Smic, le gouvernement a opté pour une revalorisation strictement ciblée. L’indemnité différentielle s’adresse uniquement aux fonctionnaires dont l’indice majoré est inférieur à 371, principalement dans les catégories C1 et C2. Cette mesure permet d’ajuster les salaires sans toucher aux grilles indiciaires, évitant ainsi un coût budgétaire plus large. Selon le ministère de l’Économie, l’indemnité moyenne versée atteint 21,23 euros bruts mensuels pour un agent rémunéré à l’indice majoré 366.
Toutefois, cette solution suscite des réactions contrastées. Les organisations syndicales soulignent que la hausse du Smic, si elle protège le pouvoir d’achat minimal, accentue le tassement des grilles salariales. En l’absence de revalorisation du point d’indice, la progression de carrière perd en lisibilité. L’UNSA Fonction publique a ainsi alerté le Premier ministre sur la nécessité d’une réforme plus large des salaires, estimant que l’indemnité différentielle ne peut constituer une réponse durable.
Du côté de l’exécutif, la ligne reste constante. La hausse du Smic est présentée comme une obligation légale, non comme une augmentation générale des fonctionnaires. Le gouvernement insiste sur le caractère automatique et temporaire de l’indemnité différentielle, rappelant qu’elle disparaît dès que le traitement indiciaire dépasse le Smic. Cette position, assumée publiquement, confirme que la revalorisation salariale dans la fonction publique reste étroitement liée aux contraintes budgétaires.
