Des évolutions que personne n’avait vraiment vu venir, des promesses de confort à prix cassé et un virage stratégique assumé : la SNCF compte bien bousculer l’univers de la grande vitesse avec sa gamme OUIGO. Mais derrière l’apparente simplicité du low-cost ferroviaire, que mijote réellement la compagnie ?
OUIGO : découvrez tous les changements prévus par la SNCF
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Published on 3 mai 2025 16h00
600La SNCF va investir 600 millions d'euros dans la modernisation de son parc roulant.
Le pari est audacieux pour la SNCF : rendre les voyages plus confortables tout en conservant des prix bas, et renforcer la présence d’OUIGO sur l’ensemble du territoire français et au-delà. Entre nouvelles rames et expansion du réseau, la filiale low-cost n'a pas dit son dernier mot dans la bataille du rail.
OUIGO : un saut en avant sur le confort des voyageurs
Les habitués des wagons rose et bleus devront revoir leurs attentes : OUIGO change de visage sans changer d’âme. Dès le quai de la Gare de Lyon, les premières impressions donnent le ton d'après Franceinfo : Théo, voyageur rencontré sur place, remarque : « C’est plus bleu, c’est moins rose ». Plus qu'une simple retouche esthétique, OUIGO promet « un design et un confort améliorés » selon Jérôme Laffon, directeur général de OUIGO.
Parmi les nouveautés : des prises électriques individuelles pour chaque siège, un espace relaxation situé au centre des rames pour se dégourdir les jambes, ainsi que huit places réservées aux vélos par train. Quant à l'accessibilité, elle n'est pas oubliée : des fauteuils adaptés aux personnes en situation de handicap sont désormais disponibles. Et pour tordre le cou aux critiques récurrentes sur la propreté, des « commandos propreté » interviennent désormais en journée, a précisé Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités, cité dans La Montagne.
OUIGO : de nouvelles destinations pour étendre l'empire du low-cost
Qui aurait pu croire que OUIGO viserait un jour Hendaye ? C’est pourtant bien le cas. Dès décembre 2025, une nouvelle ligne directe reliera Paris à la Côte basque, desservant Dax, Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz, avant d'atteindre Hendaye. À cette ouverture s’ajoutera un renforcement significatif de plusieurs axes existants : un troisième aller-retour quotidien sur Paris-Rennes (dès décembre 2025), sur Paris-Montpellier via Lyon (été 2026) et sur Paris-Lyon durant les week-ends à partir de décembre 2026.
La SNCF nourrit aussi des ambitions sur des projets à l'étude : renforcer Paris-Strasbourg, ouvrir une nouvelle liaison Paris-Lille au départ de la Gare du Nord et créer des connexions inter-métropoles en province. L’objectif est clair : passer d’une soixantaine de gares desservies aujourd’hui à près de 75 gares d’ici 2027, comme le rapporte Capital.fr.
OUIGO : petits prix, grandes ambitions économiques
Étonnamment, ce gain de confort et cette expansion massive ne s’accompagnent pas d’une envolée tarifaire. Jérôme Laffon l'assure à Franceinfo : « L’ambition de OUIGO, c’est surtout de rester un low-cost qui propose des petits prix ». En moyenne, un billet OUIGO est 30 % moins cher qu'un trajet équivalent en TGV InOui, et « un billet sur deux est vendu à moins de 30 euros ».
Mais au-delà des slogans rassurants, l'enjeu est d’une autre ampleur : OUIGO vise à capter 30 % du marché français de la grande vitesse d’ici 2030, contre environ 15 % aujourd’hui. Pour y parvenir, la SNCF investit lourdement : 600 millions d'euros seront injectés dans la modernisation du parc roulant. Le nombre de rames passera de 38 aujourd’hui à 50 d’ici mi-2027, chaque rame pouvant accueillir désormais 653 passagers au lieu de 644.
Et ce n’est pas tout : à peine solidement installé en France, OUIGO rêve d'exportation. Après une percée remarquée en Espagne et des pourparlers avancés en Italie, Alain Krakovitch ne cache pas ses ambitions dans La Montagne : « On ne s’interdit pas d’exporter ce modèle low-cost partout en Europe ».