Train plus cher, promesse low cost émoussée, colère des usagers. Selon une étude récente de la FNAUT, le prix du billet de train en France a fortement augmenté ces dernières années, en particulier sur l’offre Ouigo, pourtant présentée comme accessible. Elle ne le serait plus tant que ça…
SNCF Ouigo : les prix flambent de 73 % en six ans

Le 15 décembre 2025, la FNAUT a publié une analyse détaillée de l’évolution du prix du billet de train en France, fondée sur les données officielles de l’Autorité de régulation des transports. Cette étude met en lumière une hausse spectaculaire des tarifs, notamment sur les trains Ouigo de la SNCF, et relance le débat sur l’accessibilité du train.
Train et prix du billet : la FNAUT dénonce la flambée des tarifs
La FNAUT s’est appuyée sur les données open data de l’ART pour comparer l’évolution du prix du billet de train entre 2017 et 2023. Selon l’association d’usagers, le billet Ouigo, vitrine du train à bas coût de la SNCF, a vu son prix moyen passer de 19,8 euros à 34,2 euros hors taxes. Autrement dit, l’augmentation atteint 73 % en six ans, selon la FNAUT. Ce chiffre frappe, car il dépasse largement l’inflation sur la période.
Selon la FNAUT, cette hausse du prix du billet de train ne s’explique pas par des trajets plus longs. Le prix moyen au kilomètre a lui aussi progressé, passant de 3,7 centimes à 6,2 centimes, soit +68 %. « Contrairement à une idée reçue, cette augmentation n’est pas due à l’allongement des parcours », affirme l’association dans son communiqué publié sur son site officiel.
Par ailleurs, la comparaison avec le train classique accentue le contraste. Sur la même période, le prix moyen d’un billet TGV Inoui est passé de 44,7 euros à 46,6 euros hors taxes. La hausse atteint donc seulement 4 %. Ce décalage nourrit un sentiment d’incompréhension chez les usagers, qui constatent que l’offre censée être la moins chère est celle dont le prix du billet de train augmente le plus vite.
Train Ouigo, SNCF et prix : la promesse low-cost sous tension
L’étude de la FNAUT montre que cette augmentation du prix du billet de train intervient dans un contexte de demande en hausse. Entre 2017 et 2023, le nombre de voyageurs des trains à grande vitesse, Ouigo et Inoui confondus, est passé de 110 millions à 124 millions. Cela représente une progression d’environ 13 %. Logiquement, cette pression sur la demande influence les prix.
Cependant, l’offre n’a pas suivi le même rythme. Toujours selon la FNAUT, l’offre globale de sièges-kilomètres sur la grande vitesse a reculé de 1,6 % sur la période. Cette baisse résulte principalement d’une réduction de l’offre TGV Inoui, partiellement compensée par la montée en puissance de Ouigo. Le marché du train se retrouve plus tendu, ce qui contribue à l’augmentation du prix du billet de train.
La SNCF conteste certaines conclusions. Interrogée par plusieurs médias, l’entreprise rappelle le succès commercial de Ouigo et souligne que le prix d’appel reste attractif. Néanmoins, la FNAUT pointe une convergence progressive entre les tarifs Ouigo et Inoui. François Delétraz, président de la FNAUT, résume la situation avec une formule marquante : « Dans les sept jours qui précèdent le départ, neuf fois sur dix, votre Inoui est moins cher que votre Ouigo », a-t-il déclaré à TF1info. Certes, Ouigo continue d’afficher des billets à prix réduit, mais leur disponibilité est limitée. En pratique, une large part des voyageurs paie un billet de train nettement plus cher qu’à l’origine.
Augmentation du prix du train en France : quelles conséquences pour les usagers ?
Cette augmentation du prix du billet de train a des effets directs sur les comportements des voyageurs. La FNAUT alerte sur un risque de décrochage du train, notamment pour les ménages modestes. Lorsque le billet Ouigo approche, voire dépasse, le prix d’un TGV classique, l’argument économique disparaît, selon l’association.
Les médias soulignent que cette hausse fragilise la transition écologique. Le train reste l’un des modes de transport les moins émetteurs de CO₂. Pourtant, si le prix du billet de train continue d’augmenter plus vite que le pouvoir d’achat, certains voyageurs pourraient se tourner vers la voiture ou l’avion, malgré les enjeux climatiques.
La FNAUT appelle à une réflexion de fond sur la politique tarifaire de la SNCF et plaide pour davantage de transparence sur la construction des prix et pour un rééquilibrage de l’offre. Sans cela, prévient-elle, le train risque de perdre son rôle de transport populaire.
