Un sondage réalisé les 24 et 25 novembre 2025 par l’institut Norstat révèle que pour une grande majorité de Français, les entreprises asiatiques – et notamment chinoises – ne sont pas traitées équitablement, comme leurs concurrentes occidentales. Le débat actuel autour de Shein et les résultats de cette étude confirment que l’affaire fait l’objet, consciemment ou inconsciemment, d’un traitement médiatique plus sévère.
Sondage exclusif : les Français pensent que les asiatiques sont traités sévèrement
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Last modified on 26 novembre 2025 9h35
81 %Pour plus de 8 français sur 10, l’affaire Shein est révélatrice d'un racisme anti-chinois.
Interrogés sur les critiques adressées à Shein, les Français citent d’abord des motifs économiques, spécialement l’impact de l'activité de l'e-commercant sur le commerce traditionnel.
Près d'un quart des personnes interrogées (22 %) identifie un biais médiatique ciblant disproportionnellement les entreprises asiatiques, et plus de 16 % évoquent une défiance culturelle envers les marques originaires d’Asie. On le savait déjà : l’origine géographique joue un rôle dans la manière dont les entreprises sont perçues par les consommateurs.
Lorsque la question est posée aux sondés de manière directe, la tendance se confirme : près de huit Français sur dix reconnaissent l’existence d’un « soupçon systématique » (sic) vis-à-vis des entreprises asiatiques. Dans le détail, 28 % des sondés estiment que ce soupçon est fréquent, et un peu plus de 51 % qu’il existe, mais varie selon les secteurs. Autrement dit, dans l’opinion, l’idée d’un traitement asymétrique est loin d’être marginale, elle est même majoritaire.
Plus de la moitié des Français pensent que Shein est traité sévèrement du fait de son origine
Le cas Shein illustre parfaitement ce diagnostic. Pour un peu plus de 50 % des Français, la marque chinoise subit un traitement plus sévère en raison de son origine. Seuls 17 % des sondés pensent que les autres acteurs de la fast-fashion comme Zara, H&M ou Primark, d'origine européenne, sont critiqués comme Shein. Le e-commerçant chinois apparaît ainsi comme un point de cristallisation où se mêlent enjeux de concurrence, inquiétudes économiques et représentations culturelles plus implicites.
Cette perception majoritaire, désormais installée dans l’opinion, suggère que la controverse autour de Shein n’est pas uniquement l’expression de préoccupations légitimes quant au modèle économique de l’ultra fast-fashion. Pour de nombreux répondants, l’intensité du débat tient aussi quasiment exclusivement à son origine asiatique.
L’idée d’un racisme anti-asiatique fait son chemin
Le sondage aborde de manière frontale la question du racisme anti-asiatique. Une part significative de la population (près de 33 %) estime que le débat autour de Shein sert de prétexte à exprimer une défiance envers la Chine et les chinois. Par ailleurs, environ 21 % considèrent que les discours publics actuels renforcent les stéréotypes négatifs sur l’Asie et les asiatiques. Et près d’un quart des répondants (24 %) jugent que Shein est davantage critiqué pour son origine que pour la qualité effective de ses produits.
Résultat : le sentiment qu’un biais culturel pèse sur les entreprises asiatiques n’est plus marginal d'après ce sondage. Il s’impose désormais comme un élément structurant du débat public.
La controverse autour de Shein apparaît donc moins comme une polémique isolée que comme le symptôme d’un rapport ambivalent des autorités françaises aux entreprises asiatiques. Parfois à des années-lumière de ce que les consommateurs pensent vraiment...
Fiche technique : Sondage réalisé par Norstat sur un échantillon de 500 personnes âgées de 18 à 65 ans,
population résidant en France métropolitaine. Les interviews ont été menées en ligne du 24 au 25 novembre 2025.
Tout sondage est affecté d’une marge d’erreur statistique. Dans le cadre de cette enquête, la marge à prendre en considération est de ± 4,4 %.