Tabagisme : les « puffs » bientôt interdites ?

François Braun, le ministre de la Santé, a pris position en faveur de l’interdiction des « puffs », ces cigarettes électroniques jetables très prisées des jeunes.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 30 mai 2023 à 8h18
Puffs Cigarettes Electroniques
Entre 2017 et 2022, la proportion des adolescents ayant un usage quotidien de la cigarette électronique est passée de 1,9% à 6,2%. - © Economie Matin
6,2%Entre 2017 et 2022, la proportion des adolescents ayant un usage quotidien de la cigarette électronique est passée de 1,9% à 6,2%.

Pour François Braun, les puffs « ne permettent pas de sortir du tabagisme »

Depuis leur apparition sur le marché français, les « puffs » ont fait des vagues, en particulier parmi les adolescents. Leur accessibilité, avec un prix moyen d'environ 9 euros, et leurs arômes variés, imitant des confiseries comme le raisin glacé, la cerise et la barbe à papa, ont contribué à leur popularité croissante. Mais leur vie aura vraisemblablement été courte. Le ministre de la Santé, François Braun, souhaite désormais que ces produits soient interdits. « Il faut interdire les puffs », qui « en rien ne permettent de sortir du tabagisme », a-t-il déclaré lors de l’émission « Le Grand jury » sur RTL et LCI le 28 mai 2023.

En 2022, un sondage de l’ACT-Alliance contre le tabac révélait que 13 % des adolescents en France ont déjà fumé une « puff ». La consommation de ce produit est pourtant loin d’être anodine. En février 2023, l’Académie nationale de médecine qualifiait ces produits d’un « piège particulièrement sournois pour les enfants et les adolescents ». Selon l’Académie, fumer une « puff » augmente les risques de développer une inflammation des voies respiratoires (ces produits contenant des sels de nicotine). En plus, « son taux de nicotine, pouvant aller jusqu’à 20 milligrammes/millilitre, est suffisamment élevé pour créer une forte dépendance et peut constituer une porte d’entrée vers le tabagisme ».

Bientôt des substituts nicotiniques sous forme de cigarettes électroniques ?

Mais il serait faux de croire que le ministre souhaite interdire purement et simplement tous les produits du tabac. Au contraire, il cherche à ouvrir la porte à de nouvelles stratégies de sevrage. Il envisage ainsi d'autoriser les pharmaciens à prescrire certains substituts nicotiniques sous forme de cigarettes électroniques. Il estime que ces produits, contrairement aux « puffs », peuvent aider les fumeurs à réduire progressivement leur consommation de nicotine et à arrêter de fumer.

François Braun espère que cette mesure, si elle est mise en œuvre, contribuera à inverser la tendance croissante de l'utilisation de la cigarette électronique parmi les adolescents, qui a triplé entre 2017 et 2022, selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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