Taxation des banques : l’Italie panique et fait demi-tour

Suite à l’annonce d’une taxe de 40% sur les « superprofits » des banques, l’Italie a dû revoir sa décision face à la réaction tumultueuse des marchés. Retour sur cette décision controversée et ses implications pour le secteur financier.

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Par Nicolas Egon Publié le 10 août 2023 à 5h00
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20,5 MILLIARDS $En 2022, l'entreprise TotalEnergies a réalisé un bénéfice net de 20,5 milliards de dollars

Une taxation qui secoue les marchés

L'Italie, dans une décision surprise, avait annoncé son intention de prélever une taxe de 40% sur les « superprofits » des banques, générés par la hausse des taux d'intérêt. Cette annonce a provoqué une chute significative des titres du secteur financier à la Bourse de Milan. Des banques majeures comme Intesa Sanpaolo et Unicredit ont vu leurs actions chuter respectivement de 8,6% et 5,9%. D'autres, comme Monte dei Paschi di Siena, Bper Banca et Banco Bpm, ont également subi des pertes importantes.

La décision de taxer ces « superprofits » visait à compenser le coût pour les ménages et les entreprises de la montée en flèche des taux d'intérêt. Matteo Salvini, le vice-Premier ministre, avait souligné que cette hausse des taux, bien qu'elle ait augmenté les bénéfices des banques, avait nui à leurs clients, qui subissaient de plein fouet l'augmentation de leurs taux d'emprunt.

Correction et implications de la part de l’Italie

Face à la réaction négative des marchés, le gouvernement italien a rapidement corrigé le tir. Pour « préserver la stabilité des institutions bancaires », un décret a été annoncé, prévoyant un plafond pour cette contribution. Ainsi, la taxe ne pourrait excéder 0,1% du total des actifs d'une banque. Cette décision a été prise dans le but d'apaiser la tempête boursière. Suite à cette annonce, les actions des banques ont commencé à se redresser, avec Intesa Sanpaolo et Unicredit enregistrant des gains.

Les analystes ont réagi à cette décision en ajustant leurs estimations. Par exemple, les analystes de Jefferies ont revu à la baisse leurs prévisions concernant les recettes de cette taxe, estimant désormais le coût total pour les banques à 2,5 milliards d'euros, contre 4,9 milliards précédemment. La taxe sur les « superprofits » des banques, qui devra être réglée d'ici juin 2024, concernera les exercices comptables de 2022 ou 2023. La décision initiale de l'Italie de taxer les superprofits des banques a été un choc pour les marchés financiers. Toutefois, la réaction rapide du gouvernement à rectifier sa position montre la complexité et la sensibilité des décisions économiques dans un environnement mondialisé.

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1 commentaire on «Taxation des banques : l’Italie panique et fait demi-tour»

  • Comme le dit la publicité de la Banque Populaire en France, les banques devraient agir principalement dans les intérêts de leurs clients et non dans ceux de leurs actionnaires au delà d’un certain profit. Ras le bol des plus faibles de se faire tondre sans arrêt par les plus forts : à quoi sert-il d’être des humains instruits et éduqués ? Ce n’est pas parce que l’humain est une espèce animale que la loi animale du plus fort doit orienter sa pensée brute et brutale d’action. L’éducation est là pour lisser cette pensée brute et brutale pour la rendre « humaine » justement.

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