Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, a pris position sur un sujet sensible : les tarifs du TGV. Selon lui, cette activité n’étant pas subventionnée, elle doit être rentable pour couvrir ses coûts. Une déclaration qui a suscité de vives réactions, notamment sur les réseaux sociaux, où certains dénoncent une vision éloignée de la notion de service public.
Le TGV, pas un service public ? Jean-Pierre Farandou défend les tarifs de la SNCF
Face aux critiques, Jean-Pierre Farandou a tenu à rappeler le contexte économique de la SNCF. « L’activité TGV doit gagner sa vie, il n’y a pas de subvention », a-t-il martelé dans un entretien au Progrès. Pour illustrer son propos, il a mentionné le coût d’une rame de TGV, évalué à 35 millions d’euros.
Des investissements lourds à financer pour la SNCF
La SNCF prévoit en effet l’acquisition de 115 TGV M, un projet ambitieux qui s’accompagne d’investissements dans les ateliers de maintenance. Ces dépenses imposent, selon lui, une tarification en adéquation avec ces besoins financiers. « Nous assumons que prendre le TGV a son prix », a-t-il insisté.
Pour les voyageurs à la recherche de solutions économiques, le patron du groupe a vanté les offres Ouigo, qu’il considère comme une alternative abordable. « Sur les Ouigo, il y a peut-être des prix à 100 euros, mais la plupart sont à 15, 20 ou 25 euros », a-t-il souligné. Jean-Pierre Farandou a également encouragé les usagers à anticiper leurs achats pour profiter des tarifs réduits ou à utiliser la carte Avantage, qui permet de limiter l’impact des hausses de prix.
Une controverse récurrente sur les prix du TGV
Malgré ces explications, les propos du dirigeant ont fait réagir sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes se sont indignés de la remise en cause implicite du TGV en tant que service public. « Quand on a 100 % du capital détenu par l’État, moi j’appelle ça un service public », a écrit un utilisateur sur X (anciennement Twitter). D’autres ont ironisé sur les subventions indirectes que l’État alloue à la SNCF, notamment pour maintenir ses infrastructures.
La polémique s’inscrit dans un débat plus large sur la politique tarifaire de la SNCF, régulièrement critiquée pour son système de yield management. Ce mécanisme fait varier les prix en temps réel, augmentant ceux des trains les plus demandés et baissant ceux des trajets moins populaires. Une pratique jugée opaque par certains, mais défendue par la SNCF, qui affirme que la majorité des voyageurs ne paient pas le plein tarif, à condition de réserver à l’avance.
Alors que les périodes de forte affluence, comme les vacances, approchent, cette nouvelle déclaration du patron de la SNCF relance une question centrale : comment concilier accessibilité et rentabilité dans le transport ferroviaire en France ?