Étude Unédic : France Travail révèle la diversité des profils inscrits

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By Jehanne Duplaa Published on 6 novembre 2025 10h01

À l’aube de la réforme de l’emploi, l’institution France Travail se retrouve face à une réalité peu évoquée jusqu’ici : les inscrits ne forment pas un bloc homogène mais bien une mosaïque de profils. L’étude « Allocataires de l’assurance-chômage : diversité des profils en 2024 » de l’Unédic pose un regard inédit sur cette pluralité, et invite à redéfinir les logiques de l’accompagnement sur le marché du travail.

Une palette large de situations et de parcours

L’étude de l’Unédic met en lumière un éventail très varié des allocataires de France Travail. Par exemple, elle souligne que « plus de 4 allocataires sur 10 ont moins de 35 ans ».

Autre donnée marquante : à fin décembre 2024, la part des inscrits en catégories A, B, C de France Travail ayant un droit ouvert à l’indemnisation s’élève à 69,3 % et parmi eux 69,8 % sont indemnisés — ce qui ramène la proportion d’indemnisés parmi les inscrits à 48,3 %, selon les données de France Travail.

Cette hétérogénéité se décline aussi par les types de contrats précédents : intérimaires, CDD, CDI, ou encore temps partiel, font partie des profils recensés.

Le constat est donc net : la figure du chômeur unique s’efface devant une réalité pluraliste — une réalité que l’Unédic met en avant pour guider les politiques d’emploi.

Implications pour la gestion et l’accompagnement de France Travail

Cette diversité de profils pose un défi opérationnel majeur à France Travail. D’abord, le fait que moins de la moitié des inscrits (48,3 %) soient indemnisés relève d’une caractéristique essentielle pour orienter le pilotage des dispositifs. Cela signifie que la majorité des inscrits ne relèvent pas uniquement d’un suivi par l’assurance-chômage mais nécessitent un accompagnement plus global.

Ensuite, le profil des inscrits étant si varié, l’accompagnement ne peut rester uniforme. Il faut mixer : des services courts pour certains, une formation longue pour d’autres, un suivi individualisé pour les seniors, un accompagnement renforcé pour les jeunes.

Enfin, l’idée même de « chômeur » mérite d’être revisitée. Car derrière ce terme se cachent des réalités bien distinctes : un jeune diplômé en quête d’expérience, un salarié en reconversion après un CDD, un professionnel senior de retour de longue absence. Le chômeur ne doit plus être synonyme d’un modèle unique, mais d’un ensemble de profils.

Les tensions budgétaires et les pistes de réforme en filigrane

Sur le plan budgétaire et politique, cette grande diversité des inscrits à France Travail implique des arbitrages plus fins. Accompagner des profils très différents nécessite des moyens adaptés : formation, services personnalisés, suivi long terme. Ces coûts supplémentaires doivent être intégrés dans les prévisions de l’assurance-chômage et des politiques de l’emploi.

Par ailleurs, l’étude signale que la durée d’indemnisation, le type de contrat et le niveau de qualification sont des déterminants clés de la trajectoire de retour à l’emploi. Cela renforce l’idée que les politiques publiques doivent mieux différencier selon les situations, plutôt que de s’appuyer sur des dispositifs généralistes.

Ce faisant, France Travail se retrouve face à une double exigence : être efficace pour accompagner de nombreux profils tout en restant équitable dans l’accès et le suivi. Le rapport de l’Unédic éclaire cette tension et ouvre la voie à une adaptation nécessaire des services publics de l’emploi.

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