Le tribunal administratif de Montpellier a confirmé, le 9 décembre 2024, le lien entre le vaccin à ARN messager contre le Covid-19 et l’apparition d’une maladie auto-immune chez Virginie Cathala, une infirmière de l’Aude. Cette décision est une première pour les victimes d’effets secondaires rares et pose un précédent important dans le domaine de la santé publique.
Vaccin Anti-COVID-19 : une femme fait reconnaître un lien avec sa maladie rare
Des symptômes douloureux après l'injection du vaccin
Peu après avoir été vaccinée, Virginie, alors âgée de 43 ans, a ressenti des douleurs intenses et des symptômes alarmants, qui ont bouleversé sa vie quotidienne. Malgré plusieurs visites aux urgences, où une péricardite lui a été diagnostiquée, ses symptômes persistaient sans explication satisfaisante, la laissant dans un état de souffrance continue. « J'ai eu l'impression que tout mon corps était devenu un barbecue, avec une sensation de brûlure intense dans ma cage thoracique, des douleurs terribles et mon rythme cardiaque s'est emballé », a-t-elle expliqué dans des propos recueillis par CNEWS.
Après de longs mois d'incertitude médicale, l'ONIAM, l'établissement public chargé d'indemniser les victimes des accidents médicaux et des infections nosocomiales, a reconnu en août 2021 que le vaccin avait provoqué une péricardite, mais sans prendre en compte les autres symptômes de Virginie. Cette première reconnaissance partielle a ouvert la voie à un combat judiciaire pour une indemnisation et une prise en compte complète de son état. Cependant, « les examens n’étaient pas adaptés à ce que je vivais. On a mesuré ma tension assise, après avoir fait quelques pas, mais cela ne suffisait pas à rendre compte de la réalité de mon quotidien », a-t-elle confié à Cnews. Une indemnisation dérisoire de seulement 1.324,80 euros lui a été proposée.
Une longue bataille judiciaire
Avec l'aide de son avocat, Me Alain Terral, Virginie a engagé un processus judiciaire pour faire valoir ses droits et obtenir réparation. Le tribunal a été saisi en août 2021, lançant une série d'expertises médicales et de délibérations juridiques qui ont culminé avec la décision historique de décembre 2024.
Le 30 septembre 2022, suite à une consultation médicale supplémentaire, un cardiologue a identifié chez elle le syndrome de tachycardie orthostatique postural (POTS). Cette affection auto-immune peu commune perturbe le système nerveux autonome, provoquant une accélération soudaine du rythme cardiaque pour des efforts minimes, des douleurs dans la poitrine, et des sensations de malaise. Le jugement a finalement reconnu que le syndrome de tachycardie orthostatique postural (POTS) dont souffre Virginie était effectivement lié à l'injection du vaccin anti Covid-19. Cette décision repose sur des preuves médicales et scientifiques, y compris une étude américaine, et représente une victoire de taille pour Virginie et d'autres dans sa situation.
Le débat sur la sécurité des vaccins
Le diagnostic de POTS, une maladie impactant gravement le système nerveux autonome, a eu des répercussions dévastatrices sur la vie professionnelle et personnelle de Virginie. Elle a dû cesser de travailler, vendre son cabinet infirmier, et faire face à une incertitude financière et médicale continue. « J'ai dû arrêter de travailler et vendre mon cabinet. J'ai tout perdu », a-t-elle également confié.
La décision du tribunal interroge sur la sécurité des vaccins et la reconnaissance des effets secondaires rares. Bien que le vaccin ait été largement bénéfique, ce cas souligne la nécessité d'une surveillance et d'une reconnaissance adéquates des risques potentiels, particulièrement pour les professionnels de santé en première ligne.