Pourquoi la gestion des actifs logiciels ne figure pas parmi les priorités des DSI ?

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Par Hervé Le Fell Publié le 5 novembre 2016 à 5h02
Dsi
30 %L'utilisation de SAM permet de réduire les dépenses logicielles jusqu?à 30 %.

Si l’ordre des priorités définies par les DSI peut varier légèrement d’une étude à une autre, une tendance générale se dessine. Voici ci-après leurs 10 principales priorités.

1. L’Informatique décisionnelle (BI) et analytique
2. Le cloud
3. Les technologies mobiles
4. La sécurité
5. Les progiciels de gestion intégrés (ERP)
6. La gestion de la relation client (CRM)
7. La digitalisation
8. L’infrastructure et les Datacenter
9. Les applications métiers spécifiques
10. Les réseaux/ les données/ les communications intégrées

Comme on peut le constater, la gestion des actifs logiciels (SAM — Software Asset Management) ne figure pas dans cette liste. Trois explications sont alors possibles : premièrement, celle-ci ne revêt pas à leur yeux une importance suffisante, deuxièmement, ils ne savent pas en quoi elle consiste, ou troisièmement, elle est considérée comme une activité propre aux techniciens IT, qui travaillent en marge des autres départements de l’entreprise, et qui ne sont sollicités que lorsqu’un éditeur logiciel réalise un audit.

Il est également possible qu’aucune de ces trois hypothèses ne soit réellement fondée. De par notre expérience, qui a été confirmée par de récents rapports, les DSI savent parfaitement en quoi consiste la gestion des actifs logiciels et sont au fait des avantages qu’elle peut apporter à leur entreprise.
Même si celle-ci n’est jamais apparue comme prioritaire ou stratégique, elle permet pourtant de réaliser des économies en réduisant les frais généraux, mais aussi de favoriser la productivité et d’éviter les coûts non budgétés. En bref, c’est un concept essentiel qu’il est toutefois difficile de rendre attractif.
Dès lors, quelles sont les raisons incitant à penser qu’il s’agit bien d’une priorité pour les DSI, même si elle n’est pas clairement affirmée ?

En réalité, le SAM permet de bénéficier pleinement des avantages apportés par les dix autres priorités énoncées ci-dessus. Peut-être pas chacune d’elles, mais les objectifs de la gestion des actifs logiciels sont en phase avec les priorités de l’entreprise. Pour illustrer cette affirmation, reprenons les six premières technologies mentionnées.

INFORMATIQUE DÉCISIONNELLE (BI)

Les similitudes entre l’informatique décisionnelle (Business Intelligence — BI) et la gestion des actifs logiciels sont frappantes. La BI a pour but de fournir des données et des informations pertinentes grâce auxquelles les managers et dirigeants peuvent prendre des décisions judicieuses, et ce quel que soit le secteur d’activité de l’entreprise. Ces informations peuvent être relatives aux résultats des ventes, à l’activité des sites Internet ou encore aux logiciels et aux équipements matériels déployés au sein du réseau.

À ce titre, une plateforme de gestion des actifs logiciels efficace peut représenter une aide précieuse pour les dirigeants. En effet, elle permet d’extraire, de manière intelligente, des informations provenant de plusieurs sources. De cette manière, les utilisateurs disposent de données brutes et peuvent être guidés dans leur prise de décision, notamment en ce qui concerne la gestion, les achats et la disponibilité des licences logicielles.

En d’autres termes, le SAM est synonyme de Business Intelligence, non seulement pour les DSI, mais également pour les équipes IT, les professionnels des achats et les autres départements de l’entreprise.

CLOUD

Il est de bon ton — notamment chez les éditeurs de logiciels dont l’intérêt est de vendre des licences déployées dans le cloud – de le présenter comme la réponse universelle à toutes les problématiques. Certains ont même annoncé que le Cloud mettrait un terme à la gestion des actifs logiciels. Même si ces solutions peuvent effectivement résoudre certains problèmes de mise en conformité, les dépenses qui y sont associées peuvent être conséquentes. C’est ce qui a été constaté par un grand nombre d’entreprises qui se sont lancées dans un processus de virtualisation de leur activité. De fait, pourquoi acheter 1 000 licences d’une application basée dans le cloud alors que seulement 700 personnes l’utilisent ? Qui peut se permettre d’acheter 300 licences dont personne ne se servira ? En ayant une vision centralisée à la fois des dépenses et de l’utilisation des licences, une plateforme de SAM permet de s’assurer que le budget dédié au Cloud n’est pas supérieur à son coût d’adoption.

TECHNOLOGIES MOBILES

Étant donné que les terminaux mobiles sont de plus en plus utilisés pour exécuter des applications d’entreprise, la gestion de ce type de licences — et plus particulièrement leur utilisation indirecte — en est encore à ses prémices. Ceci étant dit, les éditeurs de logiciels s’intéressent de très près à la manière dont les organisations utilisent des applications métier sur les appareils mobiles et cherchent aujourd’hui des moyens visant à monétiser leur usage. Une chose est sûre, l’accès aux applications d’entreprise par le biais de réseaux mobiles ne devrait pas rester gratuit et les entreprises devraient prendre ce paramètre en compte avant de déployer d’ambitieux projets d’accès mobile.

SÉCURITÉ

La gestion des actifs logiciels et la sécurité sont étroitement liées. A priori, aucune autre technologie que le SAM ne dispose d’une meilleure connaissance des logiciels installés et utilisés au sein de l’entreprise. Ainsi, les équipes de sécurité informatique peuvent facilement identifier les éditions et versions des logiciels qui présentent un risque de sécurité élevé, mais aussi disposer d’informations claires et précises à propos d’applications figurant sur une liste noire, d’installations interdites, etc.

INFRASTRUCTURE & DATACENTERS

Le rythme auquel se transforment les réseaux et les centres informatiques (Datacenter) est stupéfiant. À l’heure où les entreprises foncent tête baissée vers la virtualisation, le cloud et les technologies mobiles, il devient capital de contrôler la façon dont ces technologies sont utilisées. Dans le meilleur des cas, et sans avoir mis en place une surveillance appropriée, l’adoption de ces technologies partira « en vrille », laissant les équipes en charge des ressources logicielles et des Datacenter face à un désordre sans nom où s’entremêlent serveurs virtuels, clusters et autres services informatiques.
Dans le pire des cas, l’incapacité des entreprises à maîtriser l’adoption accélérée de ces plateformes peut entraîner de sérieux problèmes de conformité des licences, avec à la clé un coût pouvant atteindre plusieurs millions. Là encore, une plateforme de gestion des actifs logiciels peut être utilisée non seulement pour contrôler l’état du Datacenter, mais également en tant qu’élément à part entière du processus d’automatisation des flux de travail, tels que le provisionnement (et la mise hors service automatique) de machines virtuelles.

APPLICATIONS METIERS SPÉCIFIQUES

En termes de volume, les applications métiers spécifiques (qu’il s’agisse de la production, du contrôle des processus métier, des opérations de surveillance, etc.) font généralement pâle figure face à la prolifération des suites bureautiques. Mais en termes de valeur, elles peuvent représenter l’un de principaux postes d’une entreprise avec des coûts par licence se chiffrant souvent en milliers d’euros.
Par ailleurs, ces applications vont généralement de pair avec des systèmes de gestion de licences complexes qui sont calculés en fonction du nombre d’utilisateurs simultanés, de la répartition géographique, voire du nombre de transactions traitées dans l’application. Sans parler du fait que ces applications puissent provoquer des problèmes d’utilisation indirecte avec des systèmes critiques tels que les logiciels SAP, ou encore qu’elles soient dépendantes des bases de données en back-end fournies par Microsoft ou Oracle.

Dans ce contexte, conserver la maîtrise d’applications métiers spécifiques revêt une priorité nettement plus élevée que l’on imagine. Pour le DSI, c’est un moyen très efficace de minimiser les coûts logiciels non budgétisés.

CONCLUSION – UNE OPPORTUNITÉ À NE PAS MANQUER

Selon le cabinet Gartner, les services Infrastructures et Opérations (I&O) qui adoptent le SAM peuvent réduire leurs dépenses logicielles jusqu’à 30 % au cours des 12 premiers mois. Loin d’être le pré carré d’une petite équipe qui n’intervient que lors des audits, la gestion des actifs logiciels doit être au centre des préoccupations du département IT de toute entreprise, et pourra aider les DSI à relever leurs challenges pour 2017.

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Hervé Le Fell est Directeur France de Snow Software.

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