Grèce : 17 000 manifestants défilent pour dire « non » au chantage des créanciers

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Par Laure De Charette Publié le 30 juin 2015 à 6h50
Grece Reunion Bruxelles Sortie Zone Euro
23%La troïka veut augmenter la TVA à 23% en Grèce

C’est LE mot qui revient dans de nombreuses bouches en Grèce (mais sont-elles seulement majoritaires ?) : "chantage". Certains Grecs estiment que les conditions fixées par les institutions internationales et européennes, à savoir des réformes draconiennes de l’économie, en échange de nouveaux prêts d’argent frais, tiennent du "chantage".

"Nos vies n'appartiennent pas aux créanciers"

Environ 17.000 manifestants, pour la plupart des sympathisants du parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir en Grèce, ont manifesté hier à Athènes et à Thessalonique (nord) en faveur du "non" au référendum.

"Nos vies n'appartiennent pas aux créanciers", étaient inscrits sur les banderoles des manifestants.

Les Grecs vont devoir se prononcer le 5 juillet, par référendum, sur cette question : "Acceptez-vous le projet d'accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international lors de l'Eurogroupe du 25.06.2015" ?

S’ils répondent oui, alors ils devront se soumettre à de nouvelles réformes, notamment une augmentation de l'impôt sur les sociétés, des coupes budgétaires pour l'armée, des mesures anti-corruption, une augmentation de la TVA à 23% (sauf pour les aliments de base ou encore l'énergie) et de la taxe sur les produits de luxe.

Des réformes qui maintiendraient le pays dans une politique économique d'austérité, après déjà plusieurs années de sacrifices importants consentis.

Yes, no, maybe so

S’ils votent non, alors les négociations pourraient s’interrompre pour de bon, après cinq années de bras de fer. Le pays ferait défaut (ce qui, en réalité pourrait se produire dès ce soir, 30 juin, puisque la Grèce doit rembourser 1,6 milliard d’euros au Fonds Monétaire International, mais qu’elle n’en a pas le premier centime). Ensuite, la Grèce sortirait probablement de l’euro, et même de l’Union Européenne.

Le Premier ministre grec appelle son peuple à voter "non" ; tandis que plusieurs dirigeants européens ont mis en garde les Grecs en les appelant à voter "oui", insistant sur le fait qu'un "non" signifierait "non à l'Europe".

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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