Quand les femmes apportent leur pierre à l’édifice de la croissance de l’entreprise 

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Par Lizzie Cohen-Laloum Publié le 23 mars 2017 à 5h00
Femme Entreprises Conseil Administration Presence
21On ne compte que 21 femmes à la tête du classement Fortune 500.

La progression des talents féminins dans l’entreprise amorce un véritable changement de paradigme dans les hautes sphères de direction et vient bousculer les habitudes de longue date des conseils d’administration, apportant sa pierre à l’édifice de la croissance.

Désormais, les femmes occupant un poste de direction ne sont plus cantonnées à jouer leur rôle en coulisses. Elles se retrouvent au premier plan à présenter la conception de stratégies durables et à prendre des décisions d’envergure, porteuses de valeur ajoutée pour les clients comme pour les bénéfices de l’entreprise. Pour autant, de nombreux commentateurs ont souligné les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes cadres. Dans le contexte actuel du monde du travail, dans quelle mesure les femmes parviennent-elles donc à surmonter les obstacles qui se dressent pour se frayer intelligemment un chemin dans les méandres des organes décisionnels de l’entreprise ?

Des opportunités plus rapides, plus intelligentes, plus sûres

D’après les conclusions du cabinet d’expertise comptable Grant Thornton, l’année dernière, le manque à gagner des sociétés cotées en bourse dirigées par des conseils d’administration exclusivement masculins aurait été de 655 milliards de dollars au total en Inde, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Dans le secteur de la technologie, la dynamique croissante en faveur de la diversité, avec pour objectif de doper les performances et le dynamisme des entreprises, est un phénomène encourageant. Certes, il reste des obstacles, mais les barrières auxquelles les femmes se heurtent pour accéder aux postes de responsabilité et les stratégies qu’elles doivent déployer pour surmonter ces écueils peuvent en fin de compte se traduire par l’acquisition de compétences recherchées, compétences qui feront défaut à certains de leurs homologues masculins parvenus au sommet rapidement. La responsabilité incombe en fin de compte à chacun(e) individuellement. Les femmes doivent relever les défis professionnels de front. Quant aux entreprises, il est nécessaire qu’elles appréhendent mieux les nuances et la force des parcours de carrière atypiques jusqu’aux échelons supérieurs de la hiérarchie.

Les dirigeantes féminines travaillant dans le secteur de la technologie réfléchissent plus vite, plus intelligemment et de manière plus sûre (« Faster, Smarter and Safer »). « Plus vite » dans la mesure où elles sont mieux armées pour prendre des décisions efficaces et réagir rapidement à la dynamique du marché ; « plus intelligemment », car elles savent utiliser leurs connaissances à bon escient pour piloter les opérations avec succès dans les périodes de bouleversements ; « de manière plus sûre », parce qu’elles savent en outre s’entourer de la bonne équipe, des bons outils et fédérer les compétences requises. Les femmes qui réussissent se distinguent généralement par leur efficacité et leur capacité à jouer un rôle modèle d’influence, devenant ainsi une référence encourageant d’autres femmes à faire avancer leur carrière jusqu’aux plus hautes responsabilités.

Les entreprises qui valorisent et encouragent adéquatement les talents féminins observent un retour sur investissement manifeste, contribuant à faire évoluer leur vivier de talents, développer leur palette de services et, de manière décisive, enregistrer une meilleure rentabilité opérationnelle. De nombreuses études comportementales ont montré que les femmes dirigeantes tendent à posséder des compétences de communication, de coopération, d’affiliation et de transmission plus solides que les hommes, ces derniers ayant tendance à être plus centrés sur les objectifs et moins orientés sur l’aspect relationnel et les processus. Manifestement, la féminisation des conseils d’administration peut donc contribuer à déverrouiller et optimiser de nouveaux axes de réflexion stratégique aux retombées positives pour tous.

D’après un rapport récent de la Fondation Rockefeller, seules 21 femmes figurent en tête du classement Fortune 500. La plupart des analystes de marché s’accordent à dire que si l’on représentait le principe d’égalité des chances à la façon d’un bilan, les femmes apparaitraient clairement « dans le rouge ». Pourtant, à l’échelle mondiale, les femmes font toute la différence. Pour être un(e) responsable international(e) efficace, la clé de la réussite consiste à faire figure d’exemple en matière de meilleures pratiques : être une véritable référence en matière de management et réunir toutes les qualités requises pour guider, sensibiliser, influencer, analyser, informer, inspirer et coordonner les différents acteurs sur l’ensemble du réseau commercial. Voici pourquoi, pour que les femmes occupent une place centrale autour de la table du conseil d’administration, elles doivent aiguiser leurs compétences et maîtriser les disciplines nécessaires. Comme l’a fait remarquer Susan L. Colantuono, directrice générale de Leading Women, au cours d’une interview récente dans les médias, à l’heure d’évaluer la capacité d’une femme à prendre la tête d’une entreprise, « les cadres recherchent l’intelligence des affaires, l’intelligence stratégique et l’intelligence financière ». C’est ce qu’elle appelle les « 33 % qui manquent dans l’équation d’une carrière réussie pour les femmes ».

Une représentation équilibrée

La parité hommes/femmes va-t-elle se concrétiser dans les conseils d’administration ? L’ironie dans tout cela, c’est qu’alors même que les femmes occupant des postes à responsabilité sont statistiquement sous-représentées à l’échelle du globe, les entreprises dans lesquelles la mixité progresse observent généralement une amélioration majeure de leurs performances opérationnelles et commerciales. Il ne s’agit pas de prétendre que les femmes seraient nécessairement plus performantes que les hommes à des rôles de direction, et inversement. Il s’agit plutôt de réunir à la tête de l’entreprise un ensemble équilibré de dynamiques et de compétences, et d’élargir l’éventail de perspectives stratégiques qui contribuent à renforcer la chaîne de commandement. Au final, le fait qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes importe peu, les leaders efficaces étant jugés à l’aune de leur mérite et de leur expertise.

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Lizzie Cohen-Laloum, Vice-présidente et directrice des ventes pour la région EMEA de F5 Networks

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