Christian Eckert : les profits issus des autoroutes sont « immoraux, faute d’être illégaux »

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 13 octobre 2014 à 7h06

Les gestionnaires des autoroutes sont sous un feu croisé dans la guerre menée par le gouvernement à la recherche de fonds. Depuis le rapport de l'Autorité de la Concurrence qualifiant la gestion des autoroutes de « rente », tout le monde leur tape dessus. Dernier en date, et pas des moindres, Christian Eckert, secrétaire d'Etat au Budget. Pour lui, ces rentes sont tout simplement « inacceptables ».

Les gestionnaires d'autoroutes doivent rendre à César ce qui appartient à César...

Le gouvernement est clair et, pour une fois, s'exprime quasiment d'une voix unique : il faut que les gestionnaires d'autoroutes rendent l'argent à l'Etat. Sauf que celles-ci sont protégées par des contrats à toute épreuve. Pour Michel Sapin, d'ailleurs, ce ne sera pas « simple » de faire en sorte que les sociétés de gestion des autoroutes rendent une partie de l'argent.

Christian Eckert est pourtant clair : le gouvernement doit « mettre la pression » sur les gestionnaires des autoroutes. Car leur rente, qui culmine à 20% du prix du péage, est « intolérable ». Pire :

« Il faut commencer par faire le constat que les profits et les versements de dividendes des sociétés d'autoroutes sont inacceptables » a-t-il déclaré avant d'en remettre une couche « (c'est) en tout cas immoral, faute d'être illégal ».

Et ce n'est pas illégal seulement car les contrats sont plus qu'avantageux et très bien construits.

La fin de l'Ecotaxe aura un coût

L'autre sujet, toujours dans le domaine des autoroutes, c'est l'Ecotaxe que Ségolène Royal a suspendue « sine die »... peut-être pour toujours. Encore un manque à gagner pour le gouvernement ce qui rend la rente des autoroutes encore plus difficiles à digérer.

Ségolène Royal, d'ailleurs, a demandé également qu'une partie des revenus de cette rente soient rendus afin de « financer les infrastructures ».

Mais le gros sujet de l'Ecotaxe c'est le remboursement de la société EcoMouv qui avait été mandatée par l'Etat pour la collecte de cette taxe. Avec sa suspension, le gouvernement devra la rembourser.

Un remboursement qui risque de coûter très cher : les pénalités pourraient atteindre « un milliard d'euros » selon Christian Eckert.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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