Nouveau sommet pour notre indice de la catastrophe

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Par Bill Bonner Publié le 14 novembre 2019 à 5h18
Bourse Dow Jones Actions Valeurs

Les critères composant notre Indice de la Catastrophe pointent tous vers une récession de l’économie US. La question est de savoir quand…

« Grande nouvelle ce mois-ci », peut-on lire en première phrase d’une note de notre directeur des recherches, Joe Withrow. « Notre Indice de la Catastrophe est grimpé à 9. »

La dernière fois que c’est arrivé, l’enfer s’est déchaîné quelques mois plus tard…

De grands banques ont fait faillite, et il a fallu renflouer Wall Street avec l’aide de la Réserve fédérale. General Motors et Chrysler auraient aussi coulé sans aide fédérale. Enfin, en septembre 2008, Ben Bernanke, alors président de la Fed, disait au Congrès US que « nous n’aurons peut-être même pas d’économie lundi » si la loi TARP n’était pas rapidement approuvée.

Lorsque la poussière a fini par retomber, en mars 2009, les investisseurs boursiers avaient perdu la moitié de leur argent… et sept millions d’Américains avaient perdu leur maison.

En termes d’or, les pertes étaient encore plus sévères… et encore plus révélatrices.

Les investisseurs boursiers étaient en pleine forme au printemps 1999 – qui a probablement marqué l’apogée historique des États-Unis aussi. Ensuite, cela a été le déclin de toutes les manières possibles ou presque.

Depuis le sommet, où il fallait plus de 40 onces d’or pour acheter le Dow Jones, les actions ont chuté jusqu’en octobre 2011, à moins de sept onces – une perte de 82%.

Voyons ce qui se passe en ce moment… et nous reviendrons ensuite à l’avertissement de Joe.

Boom factice

Les marchés grimpent sur l’idée que la guerre commerciale va bientôt prendre fin. Mais le commerce circule en train, en camion, en avion et en bateau.

La théorie du Dow – telle qu’expliquée par feu Richard Russell – requiert avec sagesse qu’un sommet du Dow Industrial soit confirmé par un sommet du Dow Transports.

Si les transports ne grimpent pas, c’est probablement parce que les marchandises ne circulent pas vraiment. Si les marchandises ne circulent pas vraiment, il ne se passe pas de vrai boom. Pas de nouveau sommet des transports, pas de nouveau marché haussier.

Le Dow Transports a atteint un plus haut il y a un an environ. Depuis, il refuse obstinément de corroborer la version haussière des faits donnée par le Dow Industrial.

Il est plus probable que l’envol des cours boursiers cette année ne soit qu’une évolution financière – un produit des baisses de taux de la Fed, du battage publicitaire, des rachats et des algos –, et non un boom authentique dans l’économie réelle.

Le problème, avec « la normale »…

Dans la catégorie « battage publicitaire », il y a les dernières nouvelles de la guerre commerciale.

Donald Trump n’a jamais pu se permettre une guerre commerciale totale. Cela aurait été désastreux – aussi bien pour lui personnellement que pour la nation. À présent, avec une élection dans 12 mois, il doit reculer.

Le numéro un chinois n’est confronté à aucune élection ; il peut prendre son temps. Le Donald, en revanche, a besoin d’un accord – et il est prêt à accepter à peu près tout ce qui ne serait pas trop embarrassant… et il place la barre assez bas en la matière.

Très probablement, le « deal » nous ramènera là où nous en étions lorsque la guerre commerciale a commencé. M. Trump clamera sa victoire. Ses fans applaudiront. Et – à part les pertes qui ne pourront jamais être récupérées… et les producteurs étrangers qui en sont venus à voir qu’ils ne peuvent pas se fier à leurs clients US – les choses reviendront à la normale.

Le problème avec « la normale », c’est qu’elle ne reste pas immobile. Elle est impatiente ; elle n’a pas d’attaches ou de domicile fixe.

Le taux de croissance normal durant les 11 derniers trimestres du règne de l’équipe Obama était de 2,5%. Le Donald affirme avoir fait des miracles, mais le taux de croissance de ses 11 trimestres de présidence atteint en moyenne 2,5% aussi.

Récession en vue

Normal ? Oui. Mais ce qui est normal aussi, c’est le changement. Après une poussée de croissance aussi longue, le changement normal serait la non-croissance (c’est-à-dire la récession).

Il était normal de l’attendre lorsqu’Obama était à la Maison Blanche. Il est encore plus normal de l’attendre à présent. Parce qu’aucune expansion – surtout lorsqu’elle est basée sur une monnaie frauduleuse et des taux d’intérêt factices – ne dure éternellement.

L’expansion née en 2009 est désormais croulante ; c’est la plus longue enregistrée de toute l’histoire des États-Unis. Elle se traîne encore, appuyée sur une canne. Mais plus elle vit longtemps, plus elle se rapproche de la tombe.

Les fissures s’élargissent

Voici ce qu’en dit notre département de recherches – avec une mise à jour de notre indice de la Ruine :

« Notre analyste Houston Molnar travaille avec moi sur le sujet. Voici les principaux éléments pour ce trimestre :

L’industrie a atteint son plus bas niveau depuis la crise financière, en se basant sur les données de l’indice manufacturier ISM. Les chiffres d’utilisation des wagons le confirment : l’utilisation des wagons s’est à nouveau contractée ce trimestre. Elle est désormais en baisse de 20% depuis le troisième trimestre 2018. Les trains ralentissent…

Le ralentissement de l’économie réelle s’est propagé aux marchés du crédit. En fait, la croissance du crédit a ralenti de 81% depuis le début de cette année. Sur le trimestre, la croissance du crédit s’établit à 1,8% seulement.

Sur le marché obligataire, nous voyons deux fois plus de dégradations que d’améliorations. 771 obligations ont été dégradées à ce jour cette année. C’est le chiffre le plus élevé à ce stade de l’année depuis 2009. Sur les 771 obligations rétrogradées cette année, 522 étaient des junk bonds. La qualité se dégrade plus encore.

La Fed est nerveuse. Comme vous le savez, elle a de nouveau recours à ses anciens tours de passe-passe. C’est ‘l’inflation ou la mort’. Houston nous donne un graphique mis à jour du bilan de la Fed. Ils font à nouveau chauffer la planche à billets :

Bref, les chiffres dégringolent.

Les actions atteignent des sommets nominaux en ce moment parce que les nouvelles financières affirment qu’un bel accord commercial se prépare.

Mais sous la surface, les fissures commencent à s’élargir… et il semble que les pouvoirs (plus ou moins) en place commencent à paniquer. Nous soupçonnons que votre ratio Dow/Or donnera d’importantes indications d’investissement dans les années à venir… »

Publiquement, la Fed déclare que l’économie américaine « se porte bien ». Mais nos économistes – dont Joe Withrow et Houston Molnar – et les siens surveillent les mêmes signes vitaux.

Ils doivent tous se dire la même chose : il est temps d’appeler les pompes funèbres.

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

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