Une simple location à New York s’est transformée en cauchemar pour une étudiante britannique. En cause ? Des images truquées par intelligence artificielle… validées sans broncher par Airbnb.
Alerte arnaque : Airbnb valide une réclamation de 14 000 euros truquée grâce à l’IA
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Published on 4 août 2025 14h30
6 097 EUROSEt pourtant, malgré cette arnaque évidente, Airbnb tranche : elle devra payer 6 097 euros
Une table fissurée, un matelas taché, un électroménager abîmé… sauf que tout était faux. Et généré par IA. Airbnb y a cru. Et la cliente a failli payer 14 000 euros !
Une réclamation surréaliste après un séjour ordinaire
En juin 2025, une étudiante londonienne s’installe à Manhattan pour deux mois et demi. Le quartier ne lui plaît pas, elle préfère écourter son séjour. Rien d’extraordinaire jusque-là. Mais quelques jours après son départ, Airbnb lui annonce une réclamation de 14 000 euros (12 000 livres) déposée par le propriétaire de l’appartement. Motif : des dégâts prétendument causés pendant sa location.
Parmi les éléments envoyés à la plateforme : des photos d’une table basse fissurée, d’un matelas souillé, d’un robot aspirateur abîmé, d’un micro-ondes cassé, d’une climatisation et d’une télé endommagées.
Le souci, c’est que ces dégâts n’ont jamais existé. La cliente l’affirme : elle a quitté l’appartement en bon état, et même un témoin peut l’attester. En regardant les photos fournies par l’hôte, elle découvre des incohérences flagrantes : deux clichés de la même table montrent des fissures à des endroits différents. Et pour cause : les images ont été générées ou modifiées par intelligence artificielle.
Et pourtant, malgré ces bizarreries évidentes, Airbnb tranche : elle devra payer 6 097 euros (5 314 livres). L’entreprise affirme avoir mené une “étude attentive des photos”. En réalité, la plateforme n’a rien vu venir.
Airbnb s’excuse… après l’intervention des médias
Ce n’est que grâce à la médiatisation de l’affaire par The Guardian que la situation évolue. Contactée par le journal britannique, la plateforme finit par revenir sur sa décision. Elle commence par offrir 500 livres à la cliente, puis un remboursement partiel de 854 livres. L’étudiante refuse. Finalement, elle obtient le remboursement total de sa réservation, et le commentaire négatif laissé par le propriétaire est supprimé.
Le propriétaire, pourtant superhôte sur Airbnb (c’est-à-dire très bien noté et expérimenté), a simplement reçu un avertissement pour violation des règles. Il ne sera radié qu’en cas de récidive.
Cette affaire révèle une faille inquiétante dans le système de validation des preuves sur Airbnb. « Airbnb a non seulement échoué à repérer cette manipulation évidente, mais a aussi complètement ignoré mes explications et preuves », dénonce l’étudiante dans The Guardian. Elle s’inquiète pour les clients futurs, qui pourraient être victimes de fraudes similaires sans avoir les ressources pour se défendre.
Toujours selon The Guardian, plusieurs compagnies d’assurances constatent déjà une hausse des fraudes liées à des images générées par IA. De plus en plus d'escrocs misent sur la crédulité des plateformes face à des photos modifiées.
Airbnb a présenté ses excuses et affirmé vouloir revoir ses procédures d’enquête, mais l’affaire jette une lumière crue sur un danger encore peu surveillé : l’usage de l’intelligence artificielle pour falsifier des preuves et piéger les plateformes elles-mêmes.