Arnaques financières : les Français perdent des milliers d’euros

Mauvaise nouvelle pour les ménages, mais aussi les entreprises et les professionnels : les arnaques financières, en France, sont de plus en plus nombreuses. Le rapport de l’AMF et de l’ACPR, publié le 28 juin 2023, ne laisse pas place au doute. Les Français sont de plus en plus ciblés… et de plus en plus des victimes.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 29 juin 2023 à 7h32
Arnaques Financieres France Rapport 2022 Pertes Escroc 1
4,4%4,4% des ménages Français ont été victimes d'arnaques bancaires en 2020.

Arnaques financières : un préjudice financier vertigineux

En 2022, les arnaques financières en France ont atteint des sommets inquiétants. Malgré les efforts de prévention et de traque del'Autorité des marchés financiers (AMF) et de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), les sommes détournées s'élèveraient à plus de 500 millions d'euros par an. La remontée des taux d'intérêt et de l'inflation a perturbé les épargnants, qui ont augmenté leur épargne par prudence mais sont aussi à la recherche de davantage de rémunération. Cette situation a créé un terrain propice pour les escrocs.

Ces derniers profitent en effet de la sur-épargne des ménages pour les attirer dans leurs pièges. Comment ? En promettant des rendements bien supérieurs à ceux du Livret A (3%) et des produits bancaires classiques. 5%, 6%… parfois même 10% par an. De quoi faire briller les yeux des ménages. Mais si les banques, assureurs et autres entreprises du secteur n’en proposent pas, ce n’est pas pour rien.

Les techniques d'escroquerie les plus courantes

Les tentatives de malversations restent particulièrement élevées sur le marché des devises et dans l'univers des cryptomonnaies. En 2022, le nombre d'arnaques financières signalées auprès de l'AMF a fortement baissé par rapport à 2021. 324 nouvelles adresses Internet ou e-mail ont été repérées en 2022, 25% de moins qu’en 2021.

Les offres d'investissement non autorisées en biens divers sont stables, avec une prédominance des plateformes d'investissement dans le vin et les plateformes de trading Forex sans agrément. Les plateformes de crypto-actifs qui fournissent des services sur actifs numériques à enregistrement obligatoire sans en disposer sont également monnaie courante.

L'usurpation d'identité est un véritable fléau affectant aussi bien des sociétés de gestion, des conseillers bancaires, que l'AMF elle-même. En 2022, plus de 900 cas ont été détectés (942), soit une hausse de 9% par rapport à 2021. Les escrocs redoublent d'imagination et perfectionnent leurs techniques pour attirer les épargnants dans leurs filets. Ils se font passer pour des acteurs financiers reconnus. Ils utilisent des logos, des noms, et des typographies similaires à ceux des institutions financières pour rendre leurs offres plus crédibles. « Cette augmentation s’accompagne d’un perfectionnement des techniques utilisées rendant la fraude de plus en plus difficile à détecter : dissimulation des adresses courriels, appels téléphoniques utilisant également la technique du spoofing… » précise le rapport.

Les arnaques financières sont de plus en plus complexes

Les techniques d'escroquerie sont de plus en plus sophistiquées. Les tentatives de malversations sur le marché des devises et des cryptomonnaies sont particulièrement élevées. Les escrocs n'hésitent pas à proposer des offres d'investissement non autorisées, notamment dans le vin et le Forex. Ils utilisent également des plateformes de crypto-actifs sans enregistrement obligatoire pour tromper les épargnants. Ces techniques d'escroquerie sont de plus en plus difficiles à détecter pour les consommateurs, ce qui rend la tâche des autorités encore plus ardue.

Face à cette situation, les autorités financières multiplient les efforts pour prévenir et lutter contre ces arnaques. Elles ont mis en place des listes noires d'acteurs non-autorisés, ont renforcé l'information disponible sur le registre de l'ORIAS, et ont multiplié les campagnes de communication à destination des épargnants. Cependant, la tâche reste difficile.

Entre les nouvelles inscriptions de l’AMF et celles de l’ACPR, 1.320 nouveaux acteurs non autorisés sont désormais sur liste noire. Cette dernière, consultable en ligne, compte désormais plus de 5.000 entités proposant des produits et services financiers sans avoir les autorisations nécessaires.

Les arnaques financières peuvent coûter des dizaines de milliers d’euros

Si les arnaques financières sont en augmentation en France, c’est que les escrocs y voient du gain facile. Et des gains de plus en plus gros. Les victimes d’arnaques aux faux livrets ont perdu, en 2022, 90.000 euros en moyenne, 18.000 euros de plus qu’en 2021. L’arnaque la plus grosse ? Elle a permis de voler plus de 600.000 euros à une seule personne.

Les faux crédits, eux, ont coûté aux victimes 19.000 euros en moyenne en 2022, là aussi en forte augmentation (+7.000 euros). Les cryptomonnaies ont conduit à des pertes moyennes de 35.000 euros. Et les investissements dans un éco-parking ont coûté 75.000 euros… à chaque victime. « On voit se développer les escroqueries aux cryptoactifs ou en lien avec la transition énergétique comme les éco-parkings », souligne Claire Cartanet, directrice des relations avec les épargnants et de leur protection à l’AMF

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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1 commentaire on «Arnaques financières : les Français perdent des milliers d’euros»

  • la cupidite fait la fortune des arnaqueurs

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