Alors que les négociations annuelles obligatoires s’ouvrent dans un climat économique fragile, la question de l’augmentation salariale reste brûlante. Après une année 2025 marquée par des arbitrages prudents, les regards se tournent déjà vers 2026 : peut-on vraiment espérer une augmentation plus généreuse ?
Salaires : pouvez-vous espérer une augmentation cette année ?

Peut-on espérer une augmentation de salaire en 2026 ?
Le 1ᵉʳ septembre 2025 marque une nouvelle étape dans le débat sur les rémunérations. Les entreprises françaises, contraintes par l’inflation en recul et des finances publiques sous tension, ont limité leurs marges de manœuvre. Pourtant, la perspective d’une augmentation en 2026 refait surface, portée par des prévisions contrastées et une attente sociale persistante.
Les signaux restent mitigés. Selon le dernier Observatoire de la rémunération LHH, 82% des entreprises envisagent une augmentation en 2026, avec un taux prévisionnel d’environ 2%. Cette stabilisation reflète un retour à la normale après les fluctuations post-Covid. Pour Delphine Landeroin, spécialiste des politiques de rémunération chez LHH, « les entreprises limitent la hausse salariale mais continuent de compenser par des dispositifs ciblés ». Autrement dit, si la hausse générale sera modérée, les primes et avantages périphériques devraient continuer à jouer un rôle central.
D’autres enquêtes confirment ce mouvement. Dans une étude publiée le 18 août 2025, Culture-RH évoque une prévision médiane de 3,2% d’augmentation pour 2026, légèrement supérieure au niveau de 2025 mais loin des pics atteints en 2022 et 2023. Les entreprises tentent d’équilibrer attractivité et prudence, alors que l’inflation tourne autour de 1%. Les augmentations individuelles demeurent privilégiées pour les cadres, tandis que les mesures collectives restent limitées aux niveaux d’employés et ouvriers.
Augmentations 2025 : qu'ont obtenu réellement les salariés ?
L’année 2025 a confirmé le ralentissement. Selon la Banque de France, les salaires minima de branche ont progressé de seulement 1,8% au premier trimestre, contre 3,6% un an plus tôt. Dans les entreprises, les NAO se sont traduites par une augmentation moyenne de 2,1%. De son côté, Mercer note que le budget médian d’augmentations est passé de 4% en 2024 à 2,5% en 2025, et que 7% des entreprises ont même gelé les salaires.
Ces chiffres masquent toutefois une réalité contrastée. Culture-RH souligne que la hausse médiane réelle a atteint 3,1% en 2025, bien au-delà de l’inflation, mais 40% des entreprises ont réduit leur budget. Les augmentations ont été limitées à 2,27% en moyenne. Par ailleurs, 33% des entreprises n’avaient alloué aucun budget en 2025. Pour compenser, elles ont renforcé les dispositifs annexes : primes de partage de la valeur, avantages en nature, participation aux repas ou au transport. Cette stratégie traduit une volonté d’éviter le décrochage du pouvoir d’achat tout en contenant la masse salariale.
