Depuis plusieurs mois, le gouverneur de la Banque de France ne cache plus son inquiétude sur la trajectoire budgétaire française. Entre les projections de déficit, les promesses non tenues et la montée des attentes sociales, François Villeroy de Galhau appelle à un sursaut politique. Il insiste sur la nécessité de dépasser les logiques de clivage pour permettre un redressement crédible des comptes publics. Cet appel rejoint ses interventions antérieures, mais prend aujourd’hui une tonalité plus urgente, face à la pression de l’Europe, des marchés et de l’opinion publique.
Une alerte sur le déficit et les dépenses publiques
Le gouverneur de la Banque de France a rappelé que le déficit français a atteint 5,5 % du PIB en 2023, contre 4,9 % prévu initialement, et que ce dérapage impose d'« enfin sérieusement s’occuper des dépenses publiques » plutôt que de repousser les décisions, comme le confiait François Villeroy de Galhau à RMC il y a quelques mois. Ce dernier souligne qu’il ne suffit plus de promettre des hausses d’impôts ou des coupes, mais de fixer un cap clair sur le moyen terme : revenir à un déficit public proche de 5 % du PIB pour 2025, et viser 3 % à l’horizon 2029, rapporte Boursorama.
Le gouverneur appelle à des compromis, au-delà des postures politiques
François Villeroy de Galhau insiste sur le fait que la France ne peut plus se contenter de discussions superficielles. Il préconise un « cocktail bien proportionné » associant réduction des dépenses et hausses d’impôts ciblées, justes et temporaires, pour répartir équitablement l’effort, selon les propos relayés par BFMTV.
Dans cette perspective, il réclame plus de clarté et de responsabilité : que tous les niveaux de l’action publique — État, collectivités, administrations sociales — soient mobilisés. Le gouverneur met l’accent sur la nécessité d’efficacité, de priorisation, et de maîtrise des dépenses héritées, surtout celles rigides.
Déficit élevé, dette croissante : les conséquences d’une inaction
Selon le gouverneur, le coût de la dette publique continue d’augmenter et avertit en ce sens que si rien n’est fait, cette charge pourrait bientôt dépasser le budget de l’Éducation nationale. Le gouverneur ajoute que vivre avec un déficit supérieur à 5 % du PIB, comme c’est le cas en 2023, affaiblit la crédibilité de la France vis-à-vis de ses partenaires européens et des marchés. Ce ralentissement de la confiance, combiné à des dépenses publiques en hausse, crée un cercle vicieux difficile à briser sans compromis sérieux.
