Biotechnologies et sciences de la vie : un secteur résilient dans l’Union européenne

Au cours des deux dernières années, les industries de la biotechnologie et des sciences de la vie ont subi d’importants changements. En effet, face à des défis tels que l’évolution rapide de la pandémie, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la nécessité de se conformer aux réglementations, les modèles opérationnels des professionnels de santé et des scientifiques se retrouvent en constante évolution. Pourtant, le secteur maintient le cap.

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Par Ailbhe Earley Publié le 2 avril 2023 à 9h08
Biotechnologie Developpement Entreprise Union Europeenne
7,5 MILLIARDS €En France, le gouvernement a lancé un projet doté d’un budget de 7,5 milliards d’euros en 2021 pour les biotechnologies.

Bien que le financement privé européen au premier semestre 2022 ait été environ 2,8 milliards de dollars, contre 4,3 milliards à la même période en 2021, l’activité globale demeure élevée par rapport aux années précédentes. En dépit des difficultés actuelles, ce sont les nombreuses opportunités qu’offre l’Europe en termes d’investissements, de collaboration et de talents, qui permettent à l'écosystème de continuer à se développer.

Le marché unique de l’Union européenne et sa réserve intarissable de talents en font un terrain fertile pour les entreprises des sciences de la vie qui cherchent à se développer. La région offre également un environnement qui permet au secteur de prospérer, grâce notamment à la coopération interétatique, que ce soit dans le domaine universitaire ou professionnel. Ces atouts offrent aux entreprises émergentes du secteur de la biotechnologie la possibilité de franchir les étapes essentielles à leur développement, tout en renforçant le potentiel commercial global de l’Europe.

Un environnement commercial florissant

Il n’est un secret pour personne que la pandémie de Covid-19 a mis en lumière le rôle primordial du secteur des sciences de la vie, et stimulé les investissements et les développements technologiques. Les besoins en équipements médicaux notamment, associés à des initiatives locales et européennes favorables aux entreprises, ont accéléré la R&D dans le domaine des soins et des produits pharmaceutiques. Et ce secteur n’est pas le seul à être concerné. Les biotechnologies et les sciences de la vie sont essentielles pour de nombreuses autres industries telles que la santé animale, les textiles, les produits chimiques, le plastique, le papier, les carburants, les denrées alimentaires et la transformation des aliments pour animaux. Pour dynamiser le secteur, des États membres comme la France, l’Irlande ou l’Allemagne proposent actuellement des possibilités de financements publics. En France, le gouvernement a lancé un projet doté d’un budget de 7,5 milliards d’euros en 2021 dans le cadre de son plan « France 2030 ». Parmi les stratégies envisagées, le Président Emmanuel Macron souhaite créer des pôles d’innovation en biotechnologie, accélérer l’organisation des essais cliniques et simplifier l’accès au marché pour les nouveaux traitements.

En Irlande, celles qui se lancent dans de nouvelles activités ou des activités additionnelles de recherche, de développement et d’innovation dans le pays peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt de 25 % sur la R&D. En outre, de nombreux fonds sont mis à disposition pour optimiser la recherche dans l’industrie, notamment le Fonds d’innovation pour les technologies de rupture (Disruptive Technologies Innovation Fund). Ces deux initiatives sont destinées à financer la recherche biopharmaceutique fondamentale et l'innovation menées en Irlande. De plus, les efforts déployés au niveau européen, tels que ceux de l’European Investment Council, contribuent à combler le déficit de financement existant, en permettant aux entreprises de se développer initialement avant d’être éligibles à des fonds d’investissement plus conséquents.

Un écosystème renforcé par la richesse de son vivier de talents

L’Europe est une puissance scientifique de classe mondiale, tant en termes de diversité de talents de haut niveau que de possibilités d’expérimentation offertes aux entreprises et aux universitaires. Selon McKinsey, la région produit environ deux fois plus de publications scientifiques que les États-Unis et trois fois plus que la Chine. Forte de ces atouts, et grâce à son paysage plurinational, elle est considérée comme un haut lieu de la recherche et de l’innovation. Sur les cent meilleures universités spécialisées dans les sciences de la vie en 2020, 43 étaient situées en Europe, contre 34 aux États-Unis. Cet environnement vecteur de croissance a donné lieu à l’approbation de plus de 40 000 brevets de biotechnologie depuis 2015. Les entreprises opérant dans l’Union européenne ont également accès à son vaste vivier de talents, qui compte plus de 240 millions d’individus. À l’heure actuelle, de plus en plus d’étudiants envisagent une carrière dans les STIM (Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques), et les entreprises de biotechnologie forment également cette nouvelle génération de talents afin de renforcer le vivier déjà important de cadres expérimentés dans ce domaine. Le National Institute for Bioprocessing Research and Training (NIBRT) en Irlande et le Campus Biotech Santé en France, entre autres, proposent des formations spécifiques pour promouvoir le développement du secteur des biotechnologies. Au niveau universitaire, les établissements élaborent désormais des cours de technologie de premier et de deuxième cycle pour répondre aux besoins spécifiques de l’industrie.

Une région enrichie par les investissements multinationaux

Les investissements importants qui continuent d’être consentis depuis quelques mois témoignent de la réputation de fiabilité dont jouit l’Europe auprès des entreprises émergentes de biotechnologie et de sciences de la vie. Eli Lilly and Company a annoncé son intention d’investir plus de 406 millions d’euros dans une nouvelle usine de fabrication, afin de renforcer son réseau de produits biopharmaceutiques. AstraZeneca a annoncé un investissement supplémentaire de 352 millions d’euros, destiné à financer une nouvelle installation de commercialisation et de fabrication d’API de nouvelle génération pour les petites molécules. La pandémie a joué un rôle d’accélérateur pour ces investissements, comme en témoigne l’exemple notable de Pfizer en France : la firme a ainsi annoncé qu’elle injecterait 520 millions d’euros dans le pays, sur une période de cinq ans, pour stimuler la R&D et contribuer à la lutte contre la Covid-19.

Grâce à son environnement favorable aux biotechnologies et aux sciences de la vie, l’Europe a permis à quelques-unes des plus grandes entreprises pharmaceutiques mondiales non seulement de s’implanter, mais aussi de se développer considérablement au fil du temps.

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Vice President of Life Sciences chez IDA Ireland

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