Blocus maritime : Trump s’attaque frontalement au pétrole du Venezuela

Donald Trump a ravivé les tensions en annonçant un durcissement inédit contre le pétrole vénézuélien. Depuis Truth Social, l’ancien président américain a détaillé un blocus maritime visant les tankers sous sanctions, une décision lourde de conséquences pour le Venezuela et pour le président Nicolás Maduro, déjà confronté à une économie exsangue et à une pression internationale croissante.

Paolo Garoscio
By Paolo Garoscio Published on 17 décembre 2025 7h54
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Blocus maritime : Trump s’attaque frontalement au pétrole du Venezuela - © Economie Matin

L’annonce a été faite les 16 et 17 décembre 2025. Donald Trump, depuis les États-Unis, a affirmé vouloir frapper au cœur le pétrole, principale source de revenus du Venezuela, en ciblant directement les flux maritimes. Cette décision marque une nouvelle étape dans l’affrontement entre Washington et Caracas.

Trump détaille un blocus maritime visant le pétrole vénézuélien

La mesure annoncée par Trump repose sur un principe clair. Le pétrole vénézuélien ne doit plus circuler librement par voie maritime. Selon ses déclarations, tous les tankers sous sanctions entrant ou sortant du Venezuela sont désormais visés par un blocus maritime. Ainsi, d’après Reuters, l’ancien président américain a ordonné un « blocus total et complet » des navires concernés.

Cette annonce a été faite sur Truth Social, réseau privilégié de Trump, et s’inscrit dans une stratégie de pression maximale. D’après Associated Press, Trump a justifié cette décision par des accusations lourdes contre le régime de Maduro, qu’il associe au trafic de drogue et à des activités criminelles transnationales. Le pétrole, selon lui, servirait de levier financier à ces réseaux, ce qui légitimerait, du point de vue américain, un durcissement maritime sans précédent.

Dans le même temps, Trump a insisté sur la dimension militaire de l’opération. Toujours selon Reuters, il a affirmé que le Venezuela serait désormais « complètement encerclé » par une flotte américaine renforcée.

Le pétrole, levier central de pression contre Maduro

Le choix du pétrole comme cible principale n’a rien d’anodin. Le Venezuela dépend massivement de ses exportations d’hydrocarbures pour obtenir des devises. Comme le rappelle France 24, cette ressource constitue l’essentiel des revenus extérieurs du pays, qui en détient les plus grosses réserves au monde, dans un contexte où les sanctions américaines ont déjà réduit drastiquement les capacités de production et d’exportation.

En visant les tankers, Trump frappe directement la logistique pétrolière. Les États-Unis cherchent ainsi à empêcher le contournement des sanctions par des routes maritimes alternatives. Selon Le Monde, le blocus annoncé vise spécifiquement les navires déjà identifiés comme sanctionnés, ce qui permettrait à Washington de s’appuyer sur un cadre juridique existant tout en augmentant la pression opérationnelle en mer.

Cette stratégie s’inscrit dans la continuité de décisions récentes. Le 10 décembre 2025, les autorités américaines ont procédé à la saisie d’un pétrolier sanctionné, le Skipper, au large du Venezuela. D’après Reuters, cette opération a servi de signal fort avant l’annonce du blocus. Elle a également provoqué une onde de choc parmi les armateurs et les intermédiaires impliqués dans le transport du pétrole vénézuélien.

Face à cette offensive, Maduro se retrouve dans une position délicate. Selon TV5 Monde, le gouvernement vénézuélien a immédiatement dénoncé une violation du droit international et de la liberté de navigation. Caracas accuse les États-Unis de chercher à asphyxier économiquement le pays en utilisant le pétrole comme arme géopolitique, tout en ravivant des tensions militaires dans la région.

Une escalade maritime aux répercussions régionales

L’annonce de Trump soulève des inquiétudes plus larges sur la sécurité maritime en mer des Caraïbes. D’après Associated Press, la présence accrue de navires de guerre américains s’inscrit officiellement dans la lutte contre le narcotrafic. Toutefois, plusieurs observateurs estiment que le blocus maritime pourrait accroître les risques d’incidents en mer, notamment avec des navires civils ou des États tiers.

Les réactions internationales restent prudentes mais préoccupées. Selon BBC News, plusieurs pays suivent de près l’évolution de la situation, redoutant une perturbation des routes énergétiques et une hausse des tensions diplomatiques. Le pétrole vénézuélien, bien que déjà marginalisé sur certains marchés, continue d’alimenter des flux vers l’Asie et d’autres régions, ce qui confère au blocus une portée globale.

Cette annonce ravive le débat sur la légalité internationale d’un tel blocus. Le Monde rappelle qu’un blocus maritime est traditionnellement assimilé à un acte de guerre s’il n’est pas encadré par une résolution internationale. Même si Washington invoque les sanctions existantes, la frontière juridique reste floue, ce qui alimente les critiques et les tensions diplomatiques autour du pétrole et de la souveraineté vénézuélienne.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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