La Commission européenne a jugé conforme la nouvelle trajectoire budgétaire française, ouvrant la voie à une validation formelle par les ministres des finances de l’Union européenne. Ce budget, révisé par le gouvernement de François Bayrou, vise un retour sous la limite des 3 % de déficit public d’ici 2029, malgré un effort réduit en 2025.
Bruxelles valide la trajectoire budgétaire française
La Commission européenne a approuvé au niveau technique la nouvelle trajectoire budgétaire français, estimant qu'il respecte les règles européennes en vigueur. « La trajectoire modifiée reste pleinement conforme aux exigences », a déclaré Balasz Ujvari, porte-parole de la Commission pour les questions économiques.
Une validation technique de la trajectoire budgétaire cruciale pour Paris
Cette validation marque une étape essentielle avant la réunion des ministres des finances européens, prévue mardi, qui devra entériner cette décision.
Pour Éric Lombard, ministre français des finances fraîchement nommé, cette première rencontre avec ses homologues européens est stratégique. À Bercy, on se félicite déjà de cette approbation, affirmant que l’effort budgétaire réduit en 2025 sera compensé dans les années suivantes.
Après l’approbation d’un projet précédent présenté par le gouvernement de Michel Barnier en novembre, ce nouveau plan revoit à la baisse les ambitions immédiates. En 2025, le déficit public devrait atteindre 5,4 % du produit intérieur brut (PIB), contre 5 % initialement prévus. Cette révision fait suite au renversement de l’équipe gouvernementale en décembre, avec François Bayrou désormais à la tête de l’exécutif.
Vers une stabilisation économique sous conditions
Malgré cet ajustement, l’objectif de revenir à un déficit sous les 3 % en 2029 reste inchangé. Des « économies importantes » à hauteur de 30 milliards d'euros cette année ont été promises par le nouveau gouvernement pour réduire la dette, qui atteignait 113,7 % du PIB à la fin de septembre 2024, soit 3.303 milliards d’euros.
La France, qui affiche l’un des plus hauts niveaux de déficit de l’Union européenne, a enregistré une prévision de 6,2 % pour 2024, surpassant tous les autres États membres à l’exception de la Roumanie. Ce niveau record lui vaut d’être dans le viseur de Bruxelles, au sein d’un groupe de huit pays soumis à une procédure de déficit excessif.
Le défi pour la France reste de taille : rétablir des finances publiques conformes tout en stimulant la croissance. Avec cette trajectoire validée sur le plan technique, l’exécutif espère regagner la confiance de ses partenaires européens, tout en répondant aux attentes de Bruxelles en matière de rigueur budgétaire. La décision finale des ministres des finances européens sera déterminante pour la mise en œuvre de cette feuille de route.