Économies budgétaires : la goutte d’eau qui fait déborder le vase

Quelle excellente mauvaise idée que d’enlever les subventions aux gardes d’enfants et de personnes âgées. Voilà qui va d’évidence sauver nos finances publiques ? Eurêka ! En s’attaquant aux plus faibles, ceux qui n’ont pas les moyens de réagir ; faire garder un enfant sans aide alourdit le coût du travail ; faire garder des personnes âgées… n’en parlons même pas.

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Par Sophie de Menthon Publié le 29 mars 2024 à 7h30
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12000 EUROSLe plafond pour le crédit d'impôt sur les aides à domicile est de 12.000 euros par an.

Par ailleurs, on peut s’interroger sur le bon sens de la « Cour des comptes » car l’économie dégagée n’en est pas une : on peut, sans risque de se tromper, annoncer un vrai retour du travail au noir. Ce sont en effet ces aides qui avaient mis à mal le travail dissimulé, créant ainsi une forme d’éthique et de consentement à l’impôt.

Il est navrant de voir que le « panier » de réflexions gouvernementales actuelles commence par une telle maladresse. Donc : on peut se faire rembourser le ressemelage de ses chaussures, le raccommodage de ses vêtements, mais pas les dépenses engendrées par le fait de faire garder ses enfants, alors que par ailleurs le gouvernement nous incite à en faire davantage – des enfants (éventuellement en allant moins au bureau). Nous pouvons regretter que cela se fasse aussi au détriment des autoentrepreneurs qui étaient couverts en étant déclarés (ceux qui se rendent au domicile des enfants ou personnes dépendantes).

Evidemment, les femmes seront les plus touchées par ces mesures, car on sait que ce sont essentiellement elles qui portent les charges familiales.

Le signal donné par la Cour des comptes – même si la mesure n’est pas encore votée – est un message d’incohérence, de confusion et d’absence de ligne directrice.

On est tombé sur la tête.

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Sophie de Menthon est la présidente du mouvement patronal Ethic. Elle est également membre du conseil économique et social (CESE), et auteur de nombreux ouvrages pédagogiques ou de vulgarisation pour la jeunesse.    http://www.sophiedementhon.fr/

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2 commentaires on «Économies budgétaires : la goutte d’eau qui fait déborder le vase»

  • J’étais dans un « état second » et j’ai lu « le gouffre d’eau qui fait déborder la vase ». Après avoir lu l’article, je me rends compte que le « radar » de mon subconscient ne l’avait pas vraiment trompé. Bien au contraire !

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  • Bien d’accord avec Sophie de Menton.
    Attal vise de petites choses au lieu de voir en grand ce dont on parle! Il s’agit de trouver 50 milliards d’euros d’économies et même plus! Pas de secret!
    Le budget du ministère du logements est de 100 milliards d(euros ou plus! Et bien on y trouve déjà les 50 milliards que l’on réclame à l’Etat Français!
    Ensuite, il serait bien enfin de réduire de moitié les versements affectés aux pays francophones en leur signifiant que tout le monde doit faire un effort car les Finances Publiques Françaises doivent être comprimées et tout le monde doit souffrir! Et là on y trouve une dizaine de milliards sans oublier les versements aux organisations ONU et UE dont les montants peuvent être réduits d’un tiers! La France pourrait aussi considérer la fermeture de certaines ambassades dans des pays sans intérêt ou inutiles… Faire en sorte que les fonctionnaires d’Etat Central des Ministères et autres partant à la retraite ou démissionnaires ne puissent pas être remplacées en étudiant cas par cas… Voilà des mesures significatives ou d’ampleur sans affecter la vie économique et sociale de nos concitoyens… ce qui est le plus important…mais plutôt d’autres acteurs à contribution…

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