Alors que les marchés financiers digèrent les dernières décisions de politique monétaire, les banques françaises ajustent leurs offres de crédit immobilier en cette fin d’année 2025. Les taux plafonds réglementaires ont été révisés début octobre, et les emprunteurs doivent composer avec un environnement plus contraint, mais aussi plus lisible.
Taux de crédit immobilier fin 2025 : ce qu’il faut savoir avant d’emprunter

Octobre 2025 : les taux moyens de crédit immobilier stabilisés
Depuis plusieurs mois, le taux de crédit immobilier moyen semble s’installer autour de 3,1 %. Cette stabilité s’observe dans les baromètres publiés par les courtiers, qui notent une homogénéisation des offres bancaires.
Selon les données relevées par CAFPI en octobre 2025, les taux nominaux proposés sont de :
• 3,10 % sur 10 ans
• 3,10 % sur 15 ans
• 3,22 % sur 20 ans
• 3,30 % sur 25 ans.
De son côté, Immobilier-Danger établit le taux immobilier moyen à 3,08 % pour les emprunteurs sur les durées standard. Cette moyenne recouvre une hausse de 6 points de base sur les prêts à 25 ans depuis mars 2025.
Autre indicateur révélateur : d’après Empruntis, les régions présentent encore de nettes disparités. Fin septembre, le taux proposé pour un crédit de 20 ans oscillait entre 3,30 % et 3,50 % selon les zones géographiques, avec un minimum de 2,90 % pour les meilleurs profils.
En somme, malgré des marges réduites, les établissements bancaires s’adaptent, cherchant à équilibrer risque et attractivité commerciale.
Taux d’usure : des plafonds relevés à compter du 1ᵉʳ octobre 2025
Au-delà des taux proposés par les banques, un autre facteur structure l’accès au crédit : les taux d’usure, ces plafonds légaux au-dessus desquels aucun prêt ne peut être consenti.
Fixés chaque trimestre par la Banque de France, ces taux ont été revalorisés pour la période allant du 1ᵉʳ octobre au 31 décembre 2025. Selon le site officiel Service-public.fr, les nouveaux plafonds sont les suivants :
• 5,09 % pour les prêts à taux fixe de 20 ans et plus
• 4,71 % pour les prêts entre 10 et moins de 20 ans
• 4,23 % pour les prêts inférieurs à 10 ans.
À noter également que les prêts à taux variable sont désormais encadrés par un plafond légèrement supérieur : 5,25 %.
Selon Ymanci, cette configuration vise à préserver un certain dynamisme du marché sans déstabiliser les emprunteurs : « Ces seuils visent à concilier protection du consommateur et capacité d’octroi dans un contexte de taux réels élevés ».
Ainsi, la marge entre taux pratiqués et taux plafond reste globalement confortable pour les dossiers standards, mais elle pourrait devenir un facteur limitant pour les profils plus fragiles ou atypiques.
Conséquences concrètes pour les acheteurs de logement
Pour tout ménage envisageant un achat de logement en 2025, ces évolutions sont déterminantes. D’une part, les taux proposés aujourd’hui impliquent un coût du crédit élevé sur 20 ou 25 ans, et d’autre part, les taux d’usure fixent une limite stricte à la capacité de négociation.
Ainsi, pour un prêt immobilier de 200 000 euros sur 20 ans à 3,2 %, le coût total des intérêts s’élève à près de 70 000 euros, contre 50 000 euros pour un taux à 2,5 % encore courant début 2022.
Cela signifie que les emprunteurs doivent :
• S’assurer que leur TAEG reste sous le plafond réglementaire de 4,71 % ou 5,09 % selon la durée.
• Comparer les offres sur des durées différentes, les taux d’usure étant plus favorables sur 25 ans.
• Renforcer leur dossier (apport, reste à vivre, stabilité professionnelle) pour bénéficier d’un taux situé sous la moyenne.
Comme le rappelle CAFPI dans son dernier communiqué : « La fin d’année 2025 offre un cadre plus prévisible, mais plus sélectif. Les bons profils obtiendront des taux proches de 3 %, les autres devront ajuster leur projet ».