Le Crédit Mutuel Arkéa a écopé en ce début d’année 2025 d’une lourde sanction financière. Une décision qui soulève des questions sur les pratiques bancaires et leurs impacts pour les consommateurs. Que reproche-t-on à la banque bretonne ?
Crédit Mutuel Arkéa : lourde sanction pour avoir interdit aux clients de choisir

Le 16 janvier 2025, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a infligé une amende de 690 000 euros à Crédit Mutuel Arkéa. La raison ? Des « manquements » dans son offre de paiement en ligne. Cette sanction administrative, la plus importante de l’année jusqu’à présent, vise à garantir aux consommateurs leur droit de choisir librement le réseau de paiement utilisé, une obligation souvent méconnue.
Des pratiques bancaires sous le feu des critiques : pas le choix de la carte de paiement
Ce que reproche la DGCCRF à Crédit Mutuel Arkéa
Selon les investigations menées en 2021, Crédit Mutuel Arkéa aurait empêché les clients détenteurs de cartes bancaires dites « cobadgées » (combinant les schémas CB et Visa ou CB et Mastercard) de choisir entre ces réseaux lors de paiements en ligne. En pratique, cela signifie que le réseau de paiement était imposé, sans laisser l'utilisateur décider, comme l'exige pourtant la réglementation européenne.
Une atteinte aux droits des consommateurs
Cette pratique a été jugée comme un frein au libre choix du réseau de paiement, un droit visant à protéger les consommateurs des frais cachés ou des conditions désavantageuses. La DGCCRF a donc considéré que cette limitation constituait une infraction grave, d’où le montant élevé de la sanction.
Quelles conséquences pour les clients et la banque ?
Les mesures correctives mises en place
Dans une déclaration publique, Crédit Mutuel Arkéa a reconnu les faits reprochés, tout en précisant que les infractions remontent à plusieurs années. Selon l’établissement, des « mesures correctives » ont été mises en œuvre dès 2022 pour se conformer aux régulations. Ces changements incluent :
- Mise à jour des systèmes de paiement en ligne : désormais, un choix explicite entre CB, Visa et Mastercard est offert.
- Renforcement des contrôles internes : pour prévenir de nouvelles infractions.
- Collaboration accrue avec les régulateurs : afin d’assurer un respect strict des règles.
La banque a insisté sur le fait qu’aucun client n’a été lésé financièrement. Toutefois, cette situation dévoile les zones grises de la transparence bancaire et la complexité des mécanismes de paiement.
Une décision importante pour garantir le choix des clients des banques françaises
Une décision exemplaire de la DGCCRF
Avec cette amende, la DGCCRF réaffirme son rôle de régulateur en matière de protection des droits des consommateurs. L’objectif est clair : dissuader les acteurs bancaires de contourner les règles, notamment celles relatives à la concurrence équitable.
Un signal pour l’ensemble des banques
Cette affaire pourrait également inciter d’autres institutions financières à revoir leurs pratiques. Les cartes cobadgées représentent une part importante des moyens de paiement en France, et leur usage doit se conformer aux attentes des régulateurs européens.
Cette sanction contre Crédit Mutuel Arkéa rappelle l’importance des droits des consommateurs dans un secteur bancaire complexe. Si la banque a corrigé ses pratiques, cette affaire souligne un enjeu majeur : garantir une concurrence saine et équitable tout en respectant les intérêts des usagers.