L’entrepreneur et économiste Sébastien Laye publie le 9 Octobre aux éditions Valeur Ajoutée son dernier ouvrage de politique économique, « Des Moutons menés par des ânes ».
« Des Moutons menés par des Ânes ? » : le déclin français à la loupe
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Published on 10 octobre 2025 15h45
Il fut un temps où la France, grand pays de guerres et de conquêtes, se rêvait en armée de lions menée par un chef visionnaire. Aujourd’hui, c’est une nation de moutons broutant sur un terrain miné, dirigée par des ânes technocratiques qui n’entendent rien au réel.
Comment en est-on arrivé là ? Comment un pays qui se voulait phare de la civilisation et de la modernité s’est-il englué dans la bureaucratie, l’inefficacité économique et le déclassement social ? Des Trente Piteuses à l’ère Macron, cet essai fracassant démonte les mythes, pulvérise les faux espoirs et expose les impostures qui ont jalonné les dernières décennies françaises.
- Les élites françaises : de la méritocratie à la consanguinité intellectuelle, pourquoi l’ENA a produit plus de parasites que de bâtisseurs.
- La crise du pouvoir et du leadership : pourquoi la France, qui fut dirigée par des De Gaulle et des Pompidou, est désormais livrée à des illusionnistes sans vision, plus soucieux de leur image que du destin national.
- Un modèle économique sous perfusion : une fiscalité confiscatoire, une dépense publique délirante et une production industrielle sacrifiée sur l’autel du dogmatisme et de l’incompétence.
- L’effondrement de la culture entrepreneuriale : comment la France, qui produisait jadis des capitaines d’industrie, ne fabrique plus que des consultants sous perfusion d’aides d’État.
- Le mirage du plein-emploi et l’arnaque de la « start-up nation » : pourquoi la France macroniste vend du rêve numérique pour masquer un chômage chronique et une absence de véritable dynamisme économique.
Féroce, lucide et implacable, ce livre est un coup de poing dans l’auto-satisfaction des élites parisiennes et un électrochoc pour ceux qui refusent de voir leur pays sombrer. Un pamphlet nécessaire pour comprendre le mal français et imaginer enfin un avenir à la hauteur de son histoire.
Quel est votre diagnostic macroéconomique sur la France depuis le début des années 2000 ?
La France est enfermée dans une trappe à croissance autour de 1 % l’an depuis l’ère Hollande-Macron, résultat d’un modèle épuisé où l’État-gestionnaire amortit les chocs sans jamais restaurer la dynamique productive. Après un pic isolé en 2017 du fait de la politique monétaire européenne, la croissance est retombée ; une fois la parenthèse Covid refermée, nous revenons à 0,9–1 %, et 2025 s’ouvre sur 0,5–1 %.
Cette atonie n’est pas une fatalité “naturelle” : elle procède d’un faisceau d’erreurs récurrentes — fiscalité anti-producteurs, bureaucratie hypertrophiée, caporalisation du marché du travail — qui obèrent l’investissement et la productivité. On “administre” l’économie plutôt qu’on ne la libère, d’où un chômage structurel élevé masqué par des reclassements statistiques. Pour moi, la stagnation est la conséquence directe d’un logiciel technocratique devenu inapte à créer des richesses.
Pourquoi dites-vous que le « macronisme » est un échec économique ?
Parce qu’il est un oxymore : libéralisation de discours, colbertisme de pratiques. La phase 2018-2019 doit l’essentiel de sa “bonne tenue” à la BCE de Draghi et à des conditions mondiales favorables, non à des réformes structurelles accomplies. Après 2020, l’exécutif a acheté la paix sociale et une réélection en “croissance à crédit”, ajoutant ~700 Md€ de dette pour ~300 Md€ de PIB supplémentaire : un multiplicateur négatif qui hypothèque la décennie.
La promesse de rationalisation de l’État et de baisse de la dépense est restée lettre morte, tandis que l’“Excel” — la discipline budgétaire — s’est volatilisé. Résultat : dettes accrues, croissance redevenue anémique, et un pays plus fragile qu’avant.
Quel est l’axe de votre programme économique “pour sauver la France” ?
Faire un choix clair : liberté et souveraineté contre assistanat et gabegie. Concrètement : lutte anti-bureaucratique, décentralisation, baisse des dépenses publiques non productives, réforme de la fiscalité anti-investissement, réarmement industriel, et gouvernance par l’évaluation.
Le programme n’est pas une feuille Excel mais une vision : restaurer l’ascension des classes populaires par la compétitivité et la responsabilité, non par la mise sous perfusion. Cela requiert de nouvelles équipes, des expertises adaptées, et la fin des simulacres réformateurs.
Quel “récit” politique proposez-vous en alternative au roman de la grandeur administrée ?
Substituer à l’obsession de prestige une politique de bien-être matériel et de prospérité partagée, enracinée dans l’industrie, l’innovation et la liberté économique. Cesser l’incantation et les écrans de fumée statistiques, pour assumer des réformes de structure et la responsabilité locale. Redonner sens au contrat social par l’efficacité, non par la communication.
C’est ce récit — pro-producteurs, pro-libertés, pro-responsabilité — que vous opposez à l’élite managériale qui se perpétue en pilotant la stagnation.
